L’un des 36 exemplaires jamais produits vient d’être vendu 80 millions de dollars. Ce qui fait de ce modèle mythique le plus cher de l’histoire automobile.
“Si un tableau de Leonard de Vinci peut être vendu 450 millions de dollars, pourquoi l’œuvre suprême de Ferrari ne pourrait pas se vendre à 80 millions?”.
Matthieu Lamoure, directeur à la maison Artcurial Motorcars, résume ainsi la folie qui entoure l’un des modèles les plus emblématiques de Ferrari (et de l’histoire de l’automobile). Une 250 GTO (voir photo ci-dessous) vient en effet d’être vendue aux Etats-Unis à un tarif plus habituel dans l’immobilier de luxe que dans l’automobile: 80 millions de dollars, soit environ 67,5 millions d’euros. Une somme près de 6 fois plus importante que le voiture neuve la plus chère du monde, la Rolls Royce Sweptail, un exemplaire unique commandé l’an denier et dont la facture était estimée à 11,5 millions d’euros.
Un prix “dans la tendance”
Ce modèle rejoint ainsi la collection de son 10e propriétaire depuis sa production en 1963. Ce serait David McNeal (l’achat n’a pas été officiellement confirmée par l’intéressé) qui la trouverait désormais dans son garage. Ce patron de la tech américaine, PDG de WeatherTech, vient ainsi d’acquérir la voiture la plus chère du monde, voire de l’histoire de l’automobile. Cité par le magazine Challenges, Emmanuel Gilet, PDG de Meubler Son Château, note une augmentation importante des prix des modèles d’exception comme cette 250 GTO. “Il y a encore un an, je n’aurais pas cru à ce chiffre de 70 millions d’euros pour une GTO. Mais aujourd’hui, il s’inscrit dans la tendance”, souligne ce spécialiste des transactions d’exception.
Equipée d’un V12 3.0 de 300 chevaux, moins de 900kg sur la balance, un design exceptionnel signé Sergio Scaglietti, la 250 GTO a été conçue par l’un des ingénieurs stars de Ferrari dans les années 60, Mauro Forghieri.
“C’est la légende absolue de la marque Ferrari, et cet exemplaire particulier est un des plus intéressants qui existent, poursuit Matthieu Lamoure. Quatrième aux 24 Heures du Mans en 1964, vainqueur du Tour de France la même année, c’est l’archétype parfait de la voiture de compétition au palmarès exceptionnel”.
Une ancienne bête de course
Estampillée du numéro de châssis ‘4153GT’, la voiture n’a par ailleurs jamais été accidentée, malgré son prestigieux passé sportif. Elle arbore aussi une livrée inédite: gris à bande longitudinale jaune, une couleur qu’elle a héritée de son deuxième propriétaire, l’écurie Francorchamps. Le précédent record pour une 250 GTO date de 2014. Lors du concours d’élégance de Pebble Beach (Californie), un des 36 exemplaires jamais produits avait été adjugé aux enchères par la maison Bonhams 52 millions de dollars (38 millions d’euros à l’époque).
Cette fois-ci cependant, pas de vente aux enchères pour réaliser cette transaction hors normes. Tout d’abord, les frais des maisons de vente sont plus élevés que les frais des marchands qui ont négocié cette transaction. De plus, le monde des propriétaires de 250 GTO est un monde à part, un “Club” plus précisément. Tous se connaissent, se retrouvent pour des rallyes, des anniversaires de la marque ou du modèle. “Quand l’un des propriétaires souhaite vendre, il reçoit des offres sans la publicité nécessaire autour d’un modèle lors d’une vente aux enchères”, résume Matthieu Lamoure. Le “Club” va même très loin dans l’originalité. Certains propriétaires font ainsi reproduire leur exemplaire à l’identique, numéro de châssis compris, pour rouler, sur circuit notamment, et ne pas abîmer l’exemplaire d’origine.
Avec bfm