Un monde sans bacon, sans hamburger et sans boeuf bourguignon? Beaucoup y pensent déjà pour des raisons diverses, le bien-être animal, la préservation de l’environnement. Mais est-ce la solution idéale pour sauver notre planète ? Des chercheurs ont publié dans Science, une enquête pour évaluer les impacts environnementaux causés par notre production et notre consommation alimentaire.
SI LE MONDE ÉTAIT VEGAN
D’ici 2060, nous serons 10 milliards d’êtres humains sur Terre. Mais comment s’y prendre pour nourrir 10 milliards d’êtres humains tout en préservant notre planète ? C’est la question à laquelle les chercheurs ont essayé de répondre à travers une très vaste étude publiée dans la revue Science. Pour ce faire, ils ont examiné la superficie d’utilisation des terres nécessaires pour chaque culture ou élevage bétail de plus de 38 000 fermes, ainsi que la production d’émissions de gaz à effet de serre, l’accumulation de nutriments, l’acidification des terres et l’utilisation de l’eau douce.
Ils en sont arrivés à la conclusion que même l’élevage de bétail le mieux géré ne peut pas produire la quantité équivalente de protéine de la culture de légumes la moins bien gérée, sans causer un plus grand impact environnemental. Ils ont alors imaginé un scénario qui ne plaira pas aux carnivores, un monde entièrement végétalien. Dans ce scénario, les résultats pour l’environnement étaient incroyablement positifs. Selon le co-auteur de l’étude, Joseph Poore, de l’Université d’Oxford « Nous avons réduit l’utilisation des terres de 3,1 milliards d’hectares – 76 %« .
Dans l’ensemble, ils ont estimé qu’un monde végétalien produirait 49 % moins d’émissions de gaz à effet de serre, 50 % moins d’acidification sur terre, 49 % moins d’eutrophisation et 19 % d’eau en moins pour satisfaire nos besoins alimentaires. L’une des plus grandes sources de gaz à effet de serre dans la production de viande bovine provient de l’utilisation d’engrais azotés pour fertiliser les sols.
RÉDUIRE NOTRE CONSOMMATION DE VIANDE, UNE NÉCESSITÉ
Cependant, ces faits sont à contrebalancer pour les chercheurs. En effet, si le fait de ne pas consommer de viande a des impacts positifs pour l’environnement, il entraîne un risque d’anémie, lié à la carence en fer et élevé pour les consommateurs. Selon M.Poore, pour assurer un avenir plus sain, à la fois pour la planète et pour la santé, il faudrait réduire sa consommation de viande sans l’arrêter. L’OMS affirme d’ailleurs qu’une trop grande consommation de viande rouge entraîne un risque accru de cancer de l’intestin.
À partir de ces constatations, les chercheurs recommandent aux décideurs politiques de fixer des quotas liés aux indicateurs de cibles environnementales. Les producteurs devraient alors utiliser des outils numériques pour surveiller leurs propres impacts. Les allégements fiscaux ou les crédits attribués aux producteurs respectueux et scrupuleux serviraient d’incitateurs et les impacts de chaque producteur devraient être communiqués sur les produits en magasin pour que les consommateurs puissent faire des choix avisés.
Vivre dans un monde plus sain ne signifie pas abandonner la viande mais consommer de façon responsable pour pouvoir préserver notre planète.
Avec wikistrike