On connait tous un pote qui était venu en Europe ou en Amérique du Nord étudier, avoir un diplôme d’ingénieur puis retourner dans son pays, mais 10 ans plus tard, se retrouve entrain de travailler comme ouvrier dans une usine ou vigile dans un magasin. Et parfois ce pote là c’est nous même.
Que s’est il donc passé ? comment se fait-il que des têtes bien pleines africaines, des “espoirs de tout un peuple”, finissent réduits ainsi dans des boulots qui ne nécessitent pas vraiment leur bagage intellectuel, alors que l’Afrique a besoin d’eux ?
Difficile de répondre. mais une tentative de réponse serait, tout d’abord le salaire.
La plupart des étudiants africains en Europe ou en Amérique du Nord, ne venaient pas juste pour étudier et rentrer, mais venaient pour étudier et travailler par la suite, afin d’avoir une vie meilleure, un salaire à la hauteur de leurs sacrifices et celui de leurs parents.
Sauf qu’une fois les études terminées, le jeune postule partout et ne trouve pas d’emploi, car ce qu’il ignore c’est qu’en étant étranger,
premièrement il coûte plus cher aux entreprises désireuses de l’embaucher,
et deuxièmement il y’a ce qu’on appelle la préférence nationale, appliquée dans bon nombres de pays occidentaux, qui stipule que “chaque employeur avant d’engager un Étranger doit prouver qu’il n’a pas trouvé de nationaux compétents pour ce poste”, d’autres pays plus larges demandent aux entreprises de trouver “des européens compétents pour ce poste” certaines exceptions sont accordés pour les nord américains et australiens, etc.. qui ne sont pas des européens.
l’Étranger africain passe donc en dernier vu qu’il est hors Union Européenne.
Du coup le jeune n’est pris nulle-part, et doit se rabattre sur des boulots en pénurie de main d’oeuvre, cad ouvrier dans des usines, macdo, etc.. et ranger son diplôme quelque part ou la poussière viendra envahir.
D’autant que dans ces usines grâce au salaire minimum assez élevé en Occident, le jeune préfère se casser le dos pour 1500€ brut par mois,(1 million de franc CFA), plutôt que de retourner au pays pour se battre dans les pistons et finalement être engagé pour 500€ brut par mois(335.000 franc cfa).
Un autre domaine en pénurie qui peut l’accepter, c’est la santé, infirmiers, aides soignants, etc.. car il manque de plus en plus de gens pour s’occuper des personnes âgées dans un continent vieillissant.
L’autre tentative de réponse serait la perte du séjour.
Les étudiants africains en occident ont pour la plupart un visa étudiant qui se renouvelle tous les ans, ou tous les 3 ans pour certains pays. et ce visas n’autorise pas le jeune à rester dans ce pays après ses études. Ce dernier une fois ses études terminées doit rentrer chez lui.
Cependant beaucoup d’étudiants africains une fois arrivés en Europe et Amérique du nord, se laissent aller dans des fantaisies, boites de nuit, voyages, tourisme, jobs étudiants, travailler tout le temps y compris la veille des examens, au lieu d’étudier, et s’offrir à à peine 20 ans un appartement, Pc mac-book, playstation, écran plasma, dernier téléphone portable, voiture, nana, “rattraper sa vie de gosse”..
Et par conséquent oublient qu’ils sont en mission. Ils n’étudient plus et échouent à plusieurs reprises et perdent ainsi leur titre de séjour.
parfois le jeune peut avoir étudié mais un professeur raciste en a décidé autrement, ou la filière choisie est très sélective et ce dernier bloque trois ans en 1ere année ou en deuxième année et perd son séjour
Le jeune ignorait que le renouvellement de son séjour est très sévère. En effet il est lié à ses résultats scolaires. En cas de triplement, le jeune étudiant peut perdre son séjour. parfois même juste en cas de redoublement ou de changement d’établissement.
Le jeune va pour s’inscrire à l’école à la rentrée comme tout le monde, et apprend qu’il n’est plus “finançable” et doit quitter l’Etablissement.
Il va à la commune et on lui fait savoir que son séjour ne sera pas renouvelé, et sera étudié directement par l’office des étrangers. Le même organisme qui s’occupe des réfugiés, et demandeurs d’asile. Et son dossier peut durer 6 mois voir 1 an là-bas sans réponse. Il ne peut plus ni s’inscrire dans une école car pas de titre de séjour, ni faire quoi que ce soit. Ensuite après avoir gardé longtemps son dossier, on lui envoie une lettre de “quitter le territoire”
Il est sans papiers !
Commence alors le parcours du combattant pour trouver une autre solution. Objectif : se démerder pour retrouver un séjour.
ça peut aller par la rencontre d’une fille avec qui il décide de faire sa vie(même si beaucoup de menteurs ont rendu les filles méfiantes, parfois elle t’aime mais dès qu’elle apprend que tu n’as pas de papiers, elle fuit car son entourage l’a déconseille fermement de te revoir. on lui rappelle l’histoire de sa tante ou de sa grande sœur qui avait aimé un africain, mais ce dernier l’a quitté aussitôt qu’il a été régularisé),
ça peut aller par le fait de faire un enfant pour certaines femmes, avec un homme qu’elles n’aiment pas, mais qui est européen. ça peut aussi aller par les avocats mais très onéreux, ça peut aller par plusieurs autres tentatives de solutions qui peuvent durer 10 ans ou 15 ans. Une prochaine régularisation massive par exemple. Comme celle de 2009 en Belgique.
Mais en tout cas, le jeune se retrouve exclu des bancs de l’école et de ses objectifs initiaux pendant 3 à 15 ans. tout ça pour avoir bêtement triplé son année ou pour avoir juste changé d’école.
Et une fois son séjour rétabli, il est déconnecté. il a 34 ans. il ne pense désormais qu’à travailler se marier faire sa vie sociale.
et sans diplôme il fini où ? à l’usine, ou dans les magasin comme vigile (Thomas Nkono on les appelle)
La question que vous allez me poser c’est : pourquoi une fois son séjour perdu il ne rentre pas ? parce que le jeune a honte, il est parti il y’a 10 ans. il ne veut pas rentrer les bras ballants. il veut laver son honneur avant de rentrer. il s’obstine car son retour défaitiste serait une humiliation pour lui et ses parents.
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Le code du panafricanisme veut l’inverse. Les têtes bien pleines doivent rester au pays, ou alors étudier à l’étranger et rentrer aussitôt au pays. et les débrouillards peuvent émigrer et aller en Occident. car en Afrique sans diplôme ils gagneront moins leur vie qu’en Europe dans des boulots d’usine ou tu as le SMIC à 1500€ brut
Il est évident que l’Europe a besoin de main d’oeuvre et l’Afrique en a. il est évident qu’une partie de l’Afrique vivra désormais avec les européens dont la population est vieillissante, il est évident qu’il y’aura un métissage culturel en Europe, du à son repeuplement. même si la tendance est plutôt de se repeuple vers l’est plutôt que vers le sud, car le noir ça reste “l’étage inférieur”
L’Afrique peut y participer, mais le code du panafricanisme ne veut pas que ce soit les têtes pleines africaines indispensables à l’Afrique qui participent comme de simples mains d’oeuvre de bas niveau. c’est malheureusement là où finissent les étudiants africains.
Les têtes pleines africaines vont en Europe et Amérique du Nord bosser là où les débrouillards africains devraient bosser et les débrouillards africains se font rapatrier ou restent en Afrique.
C’est les débrouillards qui doivent aller en Europe bosser dans les usines, gagner le SMIC et investir en Afrique. les têtes pleines doivent quitter tous ces boulots qui les réduisent et tuent le développement de l’Afrique qui compte sur eux. Ils seraient plus utiles dans des ministères et laboratoires au bled.
La malhonnêteté européenne c’est justement de refuser nos débrouillards là, encore appelés “immigrés économiques” (même si certains fuient réellement la guerre) et de pratiquer en parallèle l’immigration choisie de nos têtes pleines. tout en disant “il faut aider l’Afrique à se développer”
mais leur honnêteté est quand même de demander aux africains étudiants de rentrer chez eux après leurs études. choses que beaucoup refusent.
Cependant ils ne demandent en général qu’à ceux dont le domaine n’est pas en pénurie de rentrer, mais quand tu es médecin ou chef d’entreprise qui a réussi, ils t’envoient le formulaire de demande de nationalité par la poste