Coincé parmi les fidèles chrétiens catholiques dans la cathédrale de Fatima ce mardi 1er mai lors de l’attaque des miliciens armés du PK5, l’ancien ministre délégué à la défense Francis Bozizé a été secouru de justesse par les forces de l’ordre qui ont perdu un officier et enregistrent au passage plusieurs blessés graves dans le combat.
Après plusieurs heures de recoupement des informations provenant des sources fiables, tout a commencé ce matin par la confiscation de la moto appartenant à un homme considéré par un groupe des jeunes du quartier Fatima comme le frère cadet du chef de la milice d’autodéfense du PK5 Anemeri Matar alias Force. En colère, l’homme est parti alerter les autres bandits armés du PK5 pour revenir récupérer sa moto de force.
Chose bizarre, comme si au PK5, les miliciens d’autodéfense se préparent depuis à ce genre de provocation. Après avoir été alertés, un nombre impressionnant des hommes en armes ont quitté le PK5 pour remonter vers le quartier Fatima qui se trouve à seulement quelques centaines de mètres à l’ouest.
Au fil de leur passage, les miliciens ont pris d’assaut la cathédrale immaculée du quartier Fatima qui célèbre au même moment un culte de promesse qui devrait se dérouler à la cathédrale centrale de Bangui quelques jours plutôt.
Les chrétiens, qui étaient nombreux au moment de la cérémonie, ont été surpris par les tirs d’armes et des grenades offensives des miliciens en provenance du quartier PK5 à majorité musulmane de Bangui. Des hommes sautent sur la clôture pour s’échapper, des femmes qui se font tirer à bout portant, des enfants qui pleurent et crient à l’aide, la cathédrale ressemblaient à une zone de guerre totalement sans pitié.
Les forces de l’ordre qui étaient appelées en urgence sur le lieu de l’attaque étaient non seulement au nombre réduit, mais ils manquent aussi des minutions face aux assaillants qui sont nombreux et suffisamment armés, selon un officier de la gendarmerie qui a participé au combat.
Pour ne pas risquer la vie des autres chrétiens qui sont coincés au sein de la cathédrale, les forces de l’ordre assistent les jeunes de Fatima pour créer une sortie de fortune derrière le bâtiment afin de permettre aux rescapés de s’échapper.
C’est en ce moment que l’ancien ministre délégué à la défense Francis Bozizé rampait comme un gros serpent sur son ventre tout doucement pour atteindre la porte de sortie fabriquée par les forces de l’ordre.
Tout fatigué et complètement couvert de la poussière, le ministre Francis Bozizé a été très vite secouru avant d’être hué par les badauds qui l’accusaient d’être l’un des gens qui seraient à l’origine de la prise du pouvoir de la Séléka en 2013.
Au même moment, les forces de l’ordre appellent au renfort pour répondre efficacement aux attaques des miliciens.
Dépêchés sur le lieu, des gardes présidentielles sont arrivés avec d’autres forces intérieures de sécurités. Le ministre de la Sécurité publique, qui était aussi au front au côté de ses hommes pour les diriger tactiquement, est rejoint par le directeur général de la gendarmerie qui a été lui aussi très pragmatique lors de l’affrontement.
Malheureusement, le bilan provisoire du côté des forces de l’ordre fait état de 4 policiers et un officier gendarme grièvement blessés et d’un policier tué sur le terrain.
Du côté des assaillants, aucun bilan n’est disponible, tandisque la population civile qui paye le lourd tribut avec environ 22 morts et près de 150 blessés graves évacués à l’hôpital.
Entre temps, deux sujets musulmans ont été sauvagement torturés à mort et leurs corps brulés devant le bar « Mbi yé » situé au quartier Lakuanga.
On note également la destruction de la mosquée de Lakuanga par les jeunes en colère face à l’attaque de l’église de Fatima.
Cependant, le corps de l’Abbé catholique tué au moment de l’attaque de l’église de Fatima a été déposé à la morgue par la police après que celui-ci ait été abandonné au rond-point zéro au centre-ville par les jeunes en colère qui voudraient atteindre la Présidence de la République en criantà la démission du Président Touadera.
Dans les hôpitaux de Bangui, c’est le débordement total. Le personnel soignant en repos a été rappelé d’urgence pour prêter main-forte à leurs collègues.
Au même moment, on apprend qu’une maîtresse du chef de l’État se trouvait elle aussi au sein de l’église au moment de l’attaque, selon une source concordante.
Rappelons que l’attaque de ce mardi 1er mai est plus sanglant que celle de septembre 2015 selon plusieurs sources sécuritaires.
Source : abangui