Le bilan s’est considérablement alourdi. Les affrontements de la semaine dernière entre ex-Séléka en Centrafrique ont fait au moins 85 morts, selon le conseiller spécial des Nations unies pour la prévention du génocide, qui dénonce des violences dirigées contre les Peuls.
Depuis le 21 novembre, au moins 85 civils ont été tués, 76 blessés et près de 11 000 personnes ont été déplacées de Bria, ville située à 400 km au nord-est de Bangui, explique Adama Dieng dans un communiqué datant du 25 novembre, mais seulement transmis lundi 28 novembre à l’AFP. Depuis vendredi, aucune actualisation de ce très lourd bilan n’a été fournie.
Les affrontements ont opposé deux factions armées de l’ex-Séléka, qui prétend défendre la minorité musulmane : le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) de Nourredine Adam et l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC) d’Ali Darassa, réputé proche des bergers peuls nomades.
Pillages et tueries perpétrés par la faction de Nourredine Adam
La faction de Nourredine Adam aurait ciblé les Peuls à Bria, par des recherches maison par maison, tuant, pillant et enlevant des habitants.
Le FPRC aurait aussi occupé des bâtiments abritant des hôpitaux, empêchant des Peuls blessés de recevoir des traitements médicaux, a poursuivi Adama Dieng, mentionnant l’intervention des Casques bleus et la visite sur place du chef de la Mission des Nations unies (Minusca), Parfait Onanga, le jeudi 24 novembre.
Une « violence ciblée est extrêmement dangereuse »
« Étant donné l’histoire récente du pays, ce type de violence ciblée est extrêmement dangereuse et doit être arrêtée », a ajouté le conseiller spécial de l’ONU. La Centrafrique peine à se relever d’une guerre civile déclenchée par le renversement en mars 2013 de l’ex-président François Bozizé par les rebelles Séléka.
Leur prise de pouvoir avait été suivie d’une contre-offensive des milices antibalaka, majoritairement chrétiennes. Ces affrontements sanglants ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de 800 000 personnes. Depuis, le pays est en proie à une crise sociale et humanitaire, tant que la crise politique a rendu le pays exsangue.
Contexte sécuritaire explosif
Désormais, les officiels centrafricains redoutent également une aggravation de la situation sécuritaire depuis la fin de l’intervention militaire française Sangaris en octobre dernier.
Face aux bandes armées qui sévissent dans le pays, le gouvernement centrafricain ne dispose pas de forces de sécurité capables de tenir tête aux groupes armés et doit s’en remettre à la Minusca, une force onusienne très critiquée.
Avec jeuneafrique