Des centaines de camions remplis de milliers de tonnes de café de Côte d’Ivoire, 3e producteur africain, étaient toujours bloqués jeudi au port d’Abidjan pour des motifs inconnus, a constaté une journaliste sur place.
De longues files de dizaines de camions chargés de sacs de café s’étiraient le long des voies dans la zone portuaire de Treichville et Vridi, où se concentrent la plupart des sociétés d’exportation.
“Je suis venu le 2 février. On est là, on ne décharge pas, on nous dit rien. On ne nous dit pas pourquoi on ne décharge pas. Le matin quand ils arrivent peut-être ils prennent deux camions et puis c’est fini pour toute la journée”, s’est plaint Bazoumana Fofana, un chauffeur de camion.
Assis par petits groupes, les chauffeurs à l’ombre des camions n’en peuvent plus d’attendre, déplorant l’insécurité et les voleurs qui, la nuit tombée, dérobent des sacs de café.
“Les braves paysans ont fini de produire le café, ils sont venus au port il y a plus de 400 véhicules qui sont stationnés-là. Depuis deux mois on n’arrive pas à décharger les véhicules”, a déploré Moussa Koné, président du syndicat national agricole pour le progrès en Côte d’Ivoire (Synapp-Ci).
Joints par l’AFP, des membres du Conseil du café cacao, l’organe de régulation de la filière, n’ont pas voulu répondre. Sur son site, le Conseil rapporte qu’il a rencontré fin février les coopératives et les acheteurs de café-cacao pour “mieux cerner les réalités et difficultés rencontrées à mi-parcours de la campagne 2017-2018”.
Selon un opérateur économique du milieu, les exportations sont bloquées faute d’autorisations d’exportation du Conseil. Le prix du kilo de café payé au producteur est fixé par l’Etat (actuellement 750 FCFA –1,14 euro–) qui contrôle la filière.
Jadis un des premiers producteurs mondiaux, la Côte d’Ivoire a vu ses exportations diviser par 2 voire trois ces dernières décennies.
Avec AFP