Pour le gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), Abbas Mahamat Tolli, et le président du comité ministériel de l’Union monétaire d’Afrique centrale, Daniel Ona Ondo, il est important de supprimer les exonérations fiscales dans la zone de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC). Cet avis partagé par la France a été exprimé lors d’une récente rencontre à Paris, des ministres de la zone Franc.
L’existence des exonérations fiscales en zone de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC) n’est pas à l’avantage des économies des pays concernés. C’est ce qu’ont expliqué le gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale, Abbas Mahamat Tolli, et le président du comité ministériel de l’Union monétaire d’Afrique centrale, Daniel Ona Ondo lors de la récente rencontre à Paris, des ministres de la zone Franc (qui regroupe les deux zone CFA et les Comores). Répondant à la problématique de l’augmentation des ressources intérieures par les pays concernés, les deux responsables ont appelé à la suppression des exonérations.
Il s’agit également d’une position partagée par le ministre français de l’économie et des finances, Bruno Lemaire qui a présidé la rencontre de Paris. Pour celui-ci, une hausse des ressources internes des Etats, permettrait de réduire le niveau d’endettement public dans la zone. Mais la France n’est pas la seule qui soutient cette idée. Elle a été déjà recommandée par la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde au Cameroun.
Mise en garde antérieure du FMI
Alors qu’elle était à Yaoundé dans le cadre d’une rencontre d’urgence en janvier 2016, la responsable de l’institution de Bretton Wood avait déjà mis en garde les dirigeants de la zone CEMAC par rapport aux conséquences des exonérations fiscales. « Ces exonérations compromettent les recettes globales des États et affaiblissent la gouvernance », avait fait savoir Christine Lagarde. La pratique généralisée de l’imposition, sans demi-mesure peut permettre d’éviter l’érosion de la base d’imposition et les transferts des bénéfices, avait-elle ajouté.
Alors que ces pays dont le Gabon, le Congo, le Cameroun, en pleine crise du secteur pétrolier, subissent négativement la pression, la fiscalité est l’un des moyens pour y faire face et faire rentrer des fonds aux bénéfice des budgets des Etats. Ainsi, la directrice générale du FMI a poursuivi en invitant les pays de la CEMAC à poursuivre la mobilisation des ressources non pétrolières et accélérer leur évolution à un niveau de convergence communautaire de 17% contre 15% à l’époque.
Avec la tribune afrique