Les parlementaires de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest), ceux du Tchad et de la Mauritanie, se sont réunis samedi lors d’une rencontre régionale sur la démographie. Au cours de cette réunion, ils ont estimé qu’il serait bénéfique pour le continent de limiter à trois, le nombre d’enfants par femme.
Deux semaines après que le président français ait pointé la démographie comme le problème « civilisationnel » de l’Afrique, les parlementaires ouest-africains ont réagis en cherchant ensemble des solutions adaptées.
L’Afrique possède aujourd’hui un taux de fécondité s’élevant à 5/6 enfants par femme ; le plus élevé au monde. Un problème selon Emmanuel Macron qui a déclaré le 8 juillet dernier à Hambourg « Quels sont les problèmes ? Les États faillis ou les transitions démographiques complexes, la transition démographique qui est l’un des défis essentiel de l’Afrique ».
Une analyse qui a suscité la réaction immédiate des parlementaires ouest-africains. Au cours de leur rencontre samedi dernier, le président du Parlement burkinabé, Salifou Diallo, a déclaré :
« Les parlementaires de la Cédéao, de la Mauritanie et du Tchad ont convenu que, d’ici 2030, les parlements devaient inciter les gouvernements à mettre en place des politiques tendant à faire en sorte que chaque femme (…) ait au plus trois enfants pour maîtriser le boom démographique. »
« Nous estimons que quand on a des taux de croissance économique des pays qui est de l’ordre de 5 à 6% avec un taux de fécondité située à 6 ou 7%, nous sommes dans une situation de démographie non maîtrisée et nous ne pouvons pas espérer de développement avec une telle situation » a-t-il ajouté.
Une situation urgente
Selon lui, « il est urgent de contenir la poussée démographique dans l‘espace Cédéao pour promouvoir un réel développement viable et durable ».
Les parlementaires se sont donc accordés sur l’implémentation de stratégies dans chacun de leur pays respectif pour « faciliter un déclin rapide, volontaire, de la fécondité ».
Les deux principaux objectifs sont donc de « baisser de moitié » le taux de fécondité et « d’arrimer le taux de croissance démographique, trop fort, avec le taux de croissance économique trop modéré » a rappelé Marcel de Souza, président de la Commission de la Cédéao.
Il rappelle également que la jeunesse africaine représente aujourd’hui deux tiers de la population, et que lorsque cette dernière « ne trouve pas de solution, (elle) devient une bombe : elle traverse le désert ou la Méditerranée, meurt par milliers pour l’immigration clandestine ». Réguler les problèmes démographiques apparaît donc comme une urgence à gérer.
Selon les Nations Unies, si aucune mesure n’est prise, d’ici 2050, la zone Cédéao abritera environ un milliard d’habitants.
Avec africapostnews