Le président sortant, Alassane Ouattara, est candidat à sa propre succession face à 7 autres prétendants à la Magistrature suprême, dont les candidatures ont été retenues par la Cour Constitutionnelle pour l’élection présidentielle ivoirienne du 25 octobre 2015.
Cette élection est jugée importante pour la stabilisation de la Côte d’Ivoire, après la crise post-électorale de 2010-2011, qui avait selon l’ONU fait plus de 3 000 morts.
Pour éviter ce scenario, près de 34 000 soldats dont 6 000 Casques bleus seront déployés pour assurer la sécurité lors du scrutin.
Capitale économique : Abidjan
Capitale politique : Yamoussoukro
Population : 25 232 905 habitants
Monnaie : francs CFA
La Côte d’Ivoire s’étend sur 322 462 km2. Elle partage une frontière avec le Mali et le Burkina Faso, au nord, avec le Liberia et la Guinée, à l’ouest et avec le Ghana à l’est. Le pays est bordée par l’océan Atlantique au sud.
A travers trois questions, Léone Ouedraogo explique les enjeux de ce scrutin.
Pourquoi la présidentielle ivoirienne est-elle importante ?
Après le boom des années 1960 à 1980 (appelé le “miracle ivoirien”), la Côte d’Ivoire vit aujourd’hui un nouvel essor économique. Le pays renoue avec la croissance, avec près de 9% en 2014. Celle-ci est portée par des projets d’infrastructures, comme le chantier du troisième pont, les récoltes jugées historiques du cacao (la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de fèves) et le retour de la BAD, la Banque Africaine de Développement.
Seulement, la population dit ne pas ressentir les effets de cette croissance. Et elle se plaint de la cherté de la vie et du chômage élevé.
Par ailleurs, la Côte d’Ivoire représente un poids économique important pour la sous-région ouest-africaine. Selon des chiffres de la BCEAO (la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest) datant de 2013, Abidjan contribue à 32% du PIB de l’UEMOA (l’Union économique et monétaire ouest-africaine).
De plus, le port autonome d’Abidjan est essentiel pour les pays voisins et son important réseau routier fait de la Côte d’Ivoire, l’un des principaux points de dessertes de l’Afrique de l’Ouest.
Le boom économique a favorisé l’ouverture du pays aux investisseurs et notamment chinois. Même si de nombreuses multinationales pour la plupart françaises étaient déjà implantées dans le pays. Bolloré est installé au “pays des Eléphants” depuis plus de 50 ans. Le troisième pont qui enjambe la lagune abidjanaise a été construit par Bouygues. Le groupe français est également derrière le projet du train urbain à Abidjan. Plus récemment, le géant des cosmétiques, L’Oréal a annoncé son arrivée en Côte d’Ivoire.
Quelle est la situation politique dans le pays ?
Le paysage politique ivoirien est marqué par de fortes dissensions. Exemple avec le FPI, le Front Populaire Ivoirien de l’ex-président Laurent Gbagbo.
La formation est déchirée par une crise interne. D’un côté, il y a les pro-Gbagbo, aussi appelé les “frondeurs”.
Ils appellent au boycott de l’élection présidentielle du mois d’octobre et ne reconnaissent pas le choix de Pascal Affi N’Guessan à la tête du parti. Ces militants soutiennent Laurent Gbagbo et réclament sa libération.
De l’autre, il y a les partisans de Pascal Affi N’Guessan, confirmé à son poste de président du FPI par la justice.
En vue de cette présidentielle, plusieurs partis d’opposition ont rassemblé leur forces pour contrer le président sortant. La CNC, la Coalition nationale pour le changement est composée des membres du FPI, le Front Populaire Ivoirien et du PDCI, le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire. Ce bloc anti-Ouattara réclame des élections apaisées et transparentes.
Que peut-il se passer ?
La situation politique en Côte d’Ivoire est marquée par une réconciliation nationale difficile.
Au cours des dernières années, le pays a été fragilisé par plusieurs crises politico-militaires. La dernière date de 2010-2011. Cette crise est née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara.
Selon l’ONU, 3 000 personnes sont mortes durant cette période. Cette élection est donc essentielle pour la stabilisation du pays.
Cette crise a laissé des traces dans le pays. Les plaies sont encore vives et le risque est de voir le pays sombrer à nouveau dans le chaos.
Au mois de juin, plusieurs organisations de défense des droits de l’homme ont appelé le chef de l’Etat à poursuivre les enquêtes sur la crise postélectorale de 2010-2011.
L’Etat ivoirien a toujours promis que les auteurs de ces crimes devront rendre des comptes.
Même si le président Ouattara a indemnisé les victimes des violences post-électorales, l’opposition dénonce une justice des vainqueurs et plusieurs ONG rappellent que jusqu’ici, aucun pro-Ouattara n’a été inquièté pour son rôle lors de la crise.
Avec BBC