Dans ses Perspectives, l’Ocde alerte sur le fait que le monde est pris au piège de la croissance molle, la médiocrité des anticipations de croissance bridant encore davantage les échanges, l’investissement, la productivité et les salaires.
Catherine Mann (OCDE) : “Les États sollicitent beaucoup trop la politique monétaire…”
La faible progression des échanges et les distorsions du système financier assombrissent les perspectives de croissance mondiale. Selon le dernier rapport de L’Organisation de coopération et de développement économiques (Ocde) sur les perspectives économiques intermédiaires publié le 21 septembre.
En comparativement à 2015, l’économie mondiale, cette année, devrait croître moins rapidement qu’en 2015, seule une légère accélération étant attendue en 2017. Dans ses Perspectives, l’Ocde alerte sur le fait que le monde est pris au piège de la croissance molle, la médiocrité des anticipations de croissance bridant encore davantage les échanges, l’investissement, la productivité et les salaires.
Ces dernières années, le taux de croissance du commerce mondial a diminué de moitié par rapport à la période pré-crise, et a encore décliné ces derniers trimestres, avec une faible progression des échanges concentrée en Asie. Si le niveau peu élevé de l’investissement a joué un rôle, le rééquilibrage à l’œuvre en Chine et le retournement du développement des chaînes de valeur mondiales pourraient initier un ralentissement permanent de la croissance des échanges, ce qui pèserait sur les gains de productivité. Les avancées insuffisantes – voire la régression – de l’ouverture des marchés mondiaux aux échanges ont amplifié cette décélération.
Les taux d’intérêt exceptionnellement bas – voire négatifs – faussent le fonctionnement des marchés de capitaux et accentuent les risques à l’échelle du système financier dans son ensemble. La déconnexion entre la hausse des prix des obligations et des actions et entre la détérioration des anticipations de bénéfices et de croissance, conjuguée à la surchauffe des marchés immobiliers dans de nombreux pays, accentue la vulnérabilité des investisseurs en cas de forte correction des prix des actifs.
« Le ralentissement prononcé des échanges internationaux met en relief les préoccupations relatives à la santé de l’économie et les difficultés à s’extraire du piège de la croissance molle, » a déclaré Mme Catherine Mann, Chef économiste de l’Ocde. “Si la faiblesse de la demande contribue assurément au ralentissement des échanges, l’absence de soutien politique en faveur de politiques commerciales dont les bienfaits pourraient être largement partagés est très préoccupante”.
« Les États sollicitent beaucoup trop la politique monétaire. Ils doivent mettre en œuvre des politiques budgétaires et structurelles pour réduire le recours excessif aux banques centrales et assurer des opportunités et la prospérité aux générations futures. »
Selon les prévisions de l’Ocde, la croissance de l’économie mondiale sera de 2.9 % cette année et de 3.2 % en 2017, soit un taux bien inférieur aux moyennes de long terme qui se situent autour de 3¾ pour cent.