Les partenaires européens de l’Espagne ont souligné mercredi leur attachement à l’unité du pays et à l’ »ordre constitutionnel », apportant de facto leur soutien au pouvoir de Madrid après l’évocation la veille d’une déclaration d’indépendance de la Catalogne.
– La Commission européenne souhaite le « plein respect de l’ordre constitutionnel espagnol », a déclaré le vice-président de l’exécutif européen, Valdis Dombrovskis. « Nous faisons confiance aux institutions espagnoles, (au) Premier ministre (Mariano) Rajoy avec lequel le président Jean-Claude Juncker est constamment en contact, et à toutes les forces politiques qui oeuvrent à une solution », a-t-il ajouté.
– La France s’est dite « préoccupée » par la situation en Catalogne « après les déclarations de Carles Puigdemont » qui a signé mardi soir une déclaration d’indépendance, aussitôt suspendue.
« Toute solution à cette crise interne doit être trouvée dans le cadre constitutionnel espagnol », a ajouté la diplomatie française. « Toute déclaration unilatérale d’indépendance par les autorités catalanes serait illégale et ne pourrait en aucun cas être reconnue », a-t-elle ajouté.
– L’Allemagne considère qu’une déclaration unilatérale d’indépendance serait « irresponsable », a déclaré Sigmar Gabriel, chef de la diplomatie au sein du gouvernement sortant.
« Notre expérience commune en Europe le montre : la force de l’Europe tient dans son unité et la paix ayant permis son unification », a-t-il ajouté. « Une solution ne pourra être trouvée que dans le cadre du droit et du respect de la constitution espagnole », a-t-il conclu.
– L’Italie souligne « la nécessité de respecter le cadre constitutionnel et les lois espagnoles », a déclaré le chef du gouvernement, Paolo Gentiloni.
« L’appel au dialogue pour éviter une escalade injustifiée et dangereuse doit se dérouler à l’intérieur d’un cadre. Et ce cadre, c’est celui de la Constitution et du respect des lois », a-t-il ajouté. Le ministre italien des Affaires étrangères Angelino Alfano avait qualifié mardi soir d’ »inacceptable » une déclaration unilatérale d’indépendance de la Catalogne.
– Le Portugal est convaincu que Madrid « saura assurer l’ordre constitutionnel en Espagne, ainsi que les droits et les libertés de ses citoyens », a déclaré le gouvernement dans un communiqué, soulignant « l’importance d’un dialogue politique responsable (…) afin de trouver la meilleure solution qui préserve l’unité de l’Espagne ».
– La Pologne « souhaite souligner une nouvelle fois qu’elle respecte pleinement les principes de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’unité du Royaume d’Espagne », a déclaré le porte-parole du gouvernement Rafal Bochenek, cité par l’agence PAP. « Le règlement du litige (…) est une question interne du Royaume d’Espagne et doit être réalisé conformément à l’ordre constitutionnel du Royaume », a-t-il ajouté.
– La Russie, en appelant aux « principes fondamentaux du droit international », considère les évènements en Catalogne « comme une affaire interne à l’Espagne », a déclaré le ministère des Affaires étrangères.
« Nous exprimons l’espoir que la situation sera réglée à travers le dialogue, dans le strict respect des lois espagnoles et dans l’intérêt d’un Royaume d’Espagne uni et prospère respectant les droits et les libertés de tous les citoyens de ce pays », a ajouté la Russie, sous le coup de sanctions pour l’annexion en 2014 de la péninsule ukrainienne de Crimée après un référendum considéré comme illégal par les Occidentaux.
Avec afp