En visite à Bamako pour soutenir les salariés de l’hôtel Radisson Blu de Bamako, visé par une attaque terroriste en novembre, Wolfgang Neumann, le PDG du groupe hôtelier Carlson Rezidor qui commercialise la marque haut de gamme, a confirmé l’objectif de 35 nouvelles ouvertures africaines d’ici 3 ans, dont il avait annoncé le principe au Kenya en janvier. « Nous sommes très fiers de la façon dont nous avons rétabli les services de l’hôtel ». Trois mois après les attaques qui ont touché le Radisson Blu de Bamako, Wolfgang M. Neumann, directeur général du groupe belgo-américain Carlson Rezidor Hotel Group, qui en 2015 comptait dans son portefeuille 288 hôtels de l’enseigne haut de gamme Radisson Blu, était à Bamako mardi.
Il est venu saluer ce qu’il appelle désormais « L’esprit de Bamako ». Pour lui, rouvrir le Radisson Blu de Bamako trois semaines seulement après l’attentat terroriste du 20 novembre 2015 a relevé de l’exploit.
Une attaque sans effet sur le rythme des investissements en Afrique
Présent dans 27 pays africains, avec 30 hôtels en fonctionnement, les perspectives pour le continent africain sont bonnes et les mesures de sécurité ont commencé à être révisées depuis plus d’un an déjà, a également plaidé le patron du groupe Carlson Rezidor. « Bien avant l’attaque contre le Radisson Blu de Bamako, nous avons commencé à renforcer toutes les mesures de sécurité. Nous avions commencé il y a un peu plus d’un an parce que nous avons compris qu’il y avait nécessité de faire extrêmement attention », a-t-il indiqué à Jeune Afrique.
L’attaque contre le Radisson de Bamako n’a pas eu d’effet sur les investissements prévus par le groupe en Afrique. « Nous sommes dans une phase de progression en Afrique et d’ailleurs nous avons mis en place une équipe spécialement dédiée à la région Afrique présidée par un vice-président du groupe qui s’occupe uniquement du continent », confie-t-il à Jeune Afrique.
Quid du report de l’hôtel de N’Djamena dont l’ouverture était attendue en septembre dernier ? Un simple retard qui n’est pas symptomatique, s’est défendu Wolfgang Neumann depuis Bamako. Pour preuve, le rythme d’ouvertures sur le continent n’a pas été réduit, au contraire : il demeure fixé à 35 nouveaux hôtels d’ici trois ans – un objectif dans la veine de ce qu’il avait annoncé au Kenya en janvier (où le groupe construit trois nouveaux palaces) et un peu supérieur au cap de 32 établissements fixé en 2015.
Afrinord, le fonds norvégien partenaire financier
Pour ce faire, les partenaires financiers ne manquent pas. Au premier des rangs des bailleurs associés à Carlson Rezidor dans son développement africain, Afrinord, la branche qu’a créée Nordfund, fonds norvégien de développement par le financement du secteur privé, en 2005. « Pour nous l’Afrique est la plus grande priorité et c’est là où notre groupe a le plus grand nombre d’ouvertures d’hôtels prévues sur les trois prochaines années », a insisté Wolfgang Neumann.
À ses côtés lors de cette conférence, Cessé Komé, le propriétaire du Radisson Blu de Bamako, a noté une « diminution de la clientèle » après l’attentat. « Mais maintenant les clients commencent à revenir », a-t-il assuré, sans toutefois donner de chiffres de fréquentation.
Avant d’ajouter que « le Radisson d’Abidjan [signé en 2012] va ouvrir ses portes à la fin du mois de février ». Des prospections demeurent par ailleurs actives à Douala et Lomé.