La production ivoirienne de caoutchouc vient de conclure un bon exercice 2017, avec une hausse de production de 26%. Les 591.000 tonnes produit lors de l’année dernière ont rassuré les professionnels sur la réalisation de l’objectif de production de 750.000 tonnes en 2020. Seul bémol pour les exportateurs, l’incapacité actuelle du secteur de la transformation à suivre le rythme de production, et dont la capacité de traitement se limite à 460.000 tonnes.
La Côte d’Ivoire a enregistré une hausse de 26% de sa production de caoutchouc en 2017, pour atteindre 591.000 tonnes. Les professionnels ont par ailleurs annoncé leur intention de maintenir ce rythme de progression dans l’espoir d’atteindre la barre des 750.000 tonnes d’ici 2020. L’enthousiasme des producteurs s’explique par l’apparition de nouvelles zones de cultures un peu partout dans le pays.
750.000 tonnes en 2020 ?
Le premier exportateur africain de caoutchouc naturel a en effet vu l’extension des cultures à de nouvelle région, notamment le Centre, le Nord-ouest et l’Est, ce qui a permis de stimuler la production et d’encourager le régulateur du secteur à réduire les subventions allouées au secteur. Ce renforcement de la production a poussé l’Association ivoirienne de caoutchouc naturel (APROMAC) a revoir ses prévisions à la hausse.
Pour l’exercice en cours, les professionnels tablent sur une production de 650.000 tonnes, qui devrait passer à 700.000 tonnes en 2019 sur une superficie totale de 300.000 hectares, dont la majorité est détenue par des petits agriculteurs. Parallèlement, l’augmentation de la production a dépassé la capacité de traitement existante en Côte d’Ivoire, qui s’élève à 460.000 tonnes, ce qui a contraint une partie non-négligeable des exportateurs à expédier du caoutchouc brut à l’étranger.
Capacité de transformation, la faiblesse
Une situation qui a démontré que les investissements dans le volet traitement et transformation n’ont pas suivi le renforcement de la production et l’extension des zones de cultures. Bien que le caoutchouc connaisse une forte demande, notamment en provenance de Chine, de Malaisie et de Thaïlande, l’exportation de produits bruts limite les revenus que génère le marché.
Selon l’Apromac, le prix moyen fixé pour le caoutchouc en 2017 était de 0,67 dollars (348,8 francs CFA) par kg, avec un pic de 0,9 dollars (476 francs CFA) le kg au premier trimestre 2017. Les limites des unités de transformation ont par ailleurs poussé l’APROMAC et les transformateurs à tirer la sonnette d’alarme sur l’autorisation donnée par les autorités pour l’exportation de ce qu’ils appellent les “fonds de tasses”, qui sont littéralement du latex pur et qui pourrait faire baisser les revenus de l’exportation et par ricochet freiner le renforcement de la transformation qui peine déjà à suivre le rythme de la production.
Avec latribuneafrique