LA CHRONIQUE DU PR KHAYAT. Les patientes fumeuses traitées pour un cancer du sein par hormonothérapie verraient leur risque de rechute multiplié par trois.
Les dernières actualités de la recherche contre le cancer sont présentées pour Sciences et Avenir et en exclusivité par le Pr David Khayat, chef de service de cancérologie à la Pitié-Salpêtrière.
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Selon une étude suédoise publiée dans le British Journal of Cancer, les patientes traitées pour un cancer du sein positif aux récepteurs de l’œstrogène et qui continuent à fumer réduisent ainsi l’efficacité de leur traitement par hormonothérapie. Cette diminution d’efficacité s’observe en particulier pour les traitements à base d’inhibiteurs de l’aromatase. Ces médicaments ont pour but de freiner la régénération de l’œstrogène dans les tissus adipeux et de réduire ainsi le risque de récidive chez les femmes atteintes d’un cancer du sein positif aux récepteurs de l’œstrogène. Des chercheurs de l’Université de Lund ont suivi, entre 2002 et 2012, 1 016 patientes atteintes d’un cancer du sein. Ils ont étudié sur cette période l’efficacité des traitements en fonction du niveau de tabagisme des participantes.
Selon les résultats, les patientes âgées de plus de 50 ans, traitées par inhibiteurs de l’aromatase, auraient trois fois plus de risques de voir leur cancer récidiver. Par contre, il existe peu ou pas de différence entre les fumeuses et les non-fumeuses traitées avec le tamoxifène, la radiothérapie ou la chimiothérapie. Le traitement par inhibiteurs de l’aromatase, fonctionnerait moins bien chez les patientes fumeuses selon les chercheurs.“Si ces résultats sont confirmés, le statut tabagique devrait être pris en considération lors du choix du traitement”, a ajouté l’auteure principale Helena Jernström.
Avec Sciences et Avenir