Il y a quelques mois, la chaîne M6, relevant du groupe TF1, sortait du bouquet Canal+ sans que des explications aient été fournies aux millions d’abonnés du diffuseur. Depuis le 1er mars 2018, à la faveur d’un communiqué, le groupe Canal+, tout en regrettant «l’impasse des négociations avec le groupe TF1 depuis 18 mois, se voit contraint d’interrompre la diffusion des chaînes TF1, TMC, TFX, LCI, Séries Films et leurs associées».
D’après la filiale du groupe Vivendi, cette décision est le «résultat de l’intransigeance du groupe TF1 qui abuse de sa puissance de marché et notamment de son canal numéro1, pour imposer unilatéralement à ses distributeurs, dont le groupe Canal+, de payer pour continuer à diffuser ses chaînes disponibles gratuitement sur la TNT et sur Internet».
Le diffuseur qui assure prendre la défense des intérêts des abonnés, trouve «déraisonnables et infondées», les exigences financières de la chaîne française qui bafoue les règles de la concurrence en discriminant une communauté de téléspectateurs suivant leur mode de réception. Pour tout cela, Canal+ annonce qu’il a assigné TF1 en justice devant le tribunal de commerce de Paris pour contester ses demandes. Le groupe précise qu’il «refuse de se plier à un sixième report qui s’apparente à une manœuvre dilatoire plutôt qu’à une réelle intention de trouver un accord».
Toutefois, la multinationale du divertissement se dit prête à poursuivre la diffusion des chaînes gratuites du groupe TF1, mais n’entend rien débourser pour cela.
En réponse à la coupure du signal de ses chaînes, la filiale du groupe français Bouygues, se dit « scandalisée » non sans dénoncer une prise en « otage » de ses clients. Pour cela, TF1 demande à Cana+ de « prendre en compte l’intérêt légitime des abonnés ».
Au cours de l’année 2017, le groupe français a gagné près de 700 000 abonnés individuels en Afrique, passant ainsi de 2,8 millions d’abonnés en 2016 à 3,5 millions d’abonnés au cours de cet exercice. Toujours sur le continent, le diffuseur a réalisé un chiffre d’affaires de 511 millions d’euros en 2017, contre 450 millions d’euros en 2016.
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