A l’issue d’une mission dans le pays organisation, des experts de la CAF ont alerté sur le retard pris dans la réalisation de certaines infrastructures sportives. Les autorités camerounaises ont été par conséquent appelées à accélérer la cadence des travaux qui piétinent malgré l’engagement du président Biya.
Le Cameroun va devoir engager une véritable course contre la montre pour rattraper accusé dans la préparation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football que le pays devrait accueillir en 2019. A moins d’un an du plus grand évènement sportif du continent, les travaux piétinent encore selon le constat dressé par une nouvelle mission d’inspection de la Confédération africaine de football (CAF). La mission de 14 experts qui vient de séjourner dans le pays n’a pas encore rendu son rapport mais selon des membres du Comité locale d’organisation (COCAN), les premières impressions de cette seconde inspection d’évaluation de l’année, ne sont pas bonnes comme l’ont rapporté plusieurs médias locaux.
Pour l’heure, les experts de la CAF qui ont rencontrés les responsables en charge de l’organisation de l’évènement au niveau local n’ont émis que des recommandations qui selon les mêmes sources, sonnent plus comme un nouvel rapport à l’ordre pour le pays. En mars dernier déjà, la CAF avait alerté les autorités sur les retards accusés dans la réalisation des infrastructures sportives. Il s’agit notamment du chantier de construction du stade de 60.000 places de Yaoundé, confié à l’entreprise italienne Piccini, de la réfection par l’entreprise portugaise Mota Engil du stade de 30.000 places de Garoua dans le nord du pays ainsi que la construction d’un autre stade de 50.000 places à Douala la capitale économique par la turque Yeningum.
Comme pour sa deuxième mission, les experts de la CAF ont donc demandé aux autorités de « mettre une forte pression sur les entreprises afin de livrer les infrastructures dans les délais, en décembre 2018 ». En mars dernier, le comité d’organisation de la Confédération avait recommandé au entreprises en charge des chantiers « d’aller plus vite, et le cas échéant, d’augmenter la main-d’œuvre, anticiper sur les tâches, et travailler 24h/24, car plusieurs d’entre elles ont atteint le seuil critique».
Sonnette d’alarme
La course contre la montre est donc engagée puisqu’une nouvelle mission, la troisième du genre, est déjà annoncé début Août prochain, une manière pour la CAF de maintenir la pression sur le comité locale d’organisation afin qu’à son tour, il la relaie auprès des entreprises en charge des différents chantiers.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que la CAF tire sur la sonnette d’alarme, en dépit des engagements pris au plus haut sommet de l’Etat, pour que les travaux soient finalisés dans le temps. Le président Paul Biya a d’ailleurs et a plusieurs reprises promis que son pays sera prêt le jour J et début juillet, le premier ministre Philémon Yang, qui a effectué une série de visite des chantiers, a donné l’assurance que son pays sera prêt. Des réunions se succèdent au niveau du ministère des Sports afin que les obstacles soient levés surtout qu’en plus des difficultés relatives à l’approvisionnement de certains matériaux en provenance d’Italie ou de Chine, les travaux sont régulièrement entravés sur certains sites par des grèves à répétition d’ouvriers qui réclament leurs salaires.
A ces inquiétudes, s’ajoutent le spectre d’une dégradation de la situation sécuritaire du pays avec la crise qui secoue les régions anglophones ainsi que la menace Boko Haram dans les régions frontalières avec le Nigéria et le Tchad. Malgré tout, le gouvernement camerounais compte bien se conformer au cahier de charges de la CAF et en dépit de quelques alertes, le président Ahmad Ahmad a réitéré ces derniers temps, le soutien de son organisation au Cameroun qui va devoir accueillir la première édition de la CAN à 24 équipes. Pour certains sceptiques pourtant, la CAF n’hésitera pas à délocaliser l’évènement au cas où le retard continue à se prononcer et certains voient dans ces remontrances de la confédération, des mises en garde à peine voilée que fort heureusement le comité local prend au sérieux.
Avec la tribune afrique