Dès son premier grand raout, le nouveau patron du football africain a annoncé un bouleversement de la Coupe d’Afrique des Nations, qui réunira 24 nations dès juin 2019.
Il n’a pas attendu le communiqué officiel. Jeudi 20 juillet, le président de la Confédération africaine de football (CAF), Ahmad Ahmad, a lui-même annoncé une réorganisation complète de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), actée à Rabat, où avait lieu le premier comité exécutif de son règne. Depuis deux décennies, cette compétition réunissait tous les deux ans seize équipes nationales africaines. Elles seront désormais vingt-quatre. En cela, le patron du football africain suit la tendance à l’élargissement.
L’Euro et la Coupe d’Asie des nations ont adopté le même format ces dernières années. Et la Coupe du monde de football doit passer de trente-deux à quarante-huit formations dès 2026. Mais l’ancien ministre malgache de la Pêche a également annoncé une autre petite révolution : la CAN ne sera plus organisée en janvier-février, mais en juin-juillet, c’est-à-dire pendant la trêve estivale des clubs européens. Ils n’enrageront plus de voir leurs internationaux africains partir plusieurs semaines en pleine saison.
Une réforme qui rapporte
Quatre mois après avoir mis fin aux vingt-neuf ans de règne du Camerounais Issa Hayatou, Ahmad, 57 ans, imprime déjà sa marque. Les fédérations africaines les plus puissantes souhaitaient cette réforme, notamment pour gonfler leurs recettes en droits télévisés. Mais également les plus petites, qui y décèlent une chance inespérée de participer à la compétition.
Elle soulève aussi des questions non résolues. Le Cameroun, qui doit organiser l’événement en 2019, aura-t-il la capacité d’accueillir le tournoi dans sa version élargie ? En effet, le pays ne dispose que de cinq stades, alors que dix ont reçu les joueurs lors de l’Euro 2016 en France, et que huit sont prévus par les Émirats arabes unis pour la Coupe d’Asie des nations en 2019, pour le même nombre d’équipes. En Afrique, peu de pays disposent des infrastructures pour abriter un événement de cette ampleur. Enfin, dans certaines zones du continent, le climat en juin et en juillet n’est pas nécessairement l’ami des footballeurs.
Avec jeuneafrique