“Sous le prétexte de la lutte contre la contrebande, le Gicam demande d’acheter les paquets de cigarettes comportant un timbre tout en omettant d’inscrire sur les affiches de cette campagne la mention sanitaire obligatoire: le tabac nuit gravement à la santé du fumeur et celle de son entourage. Cette omission induit que fumer des cigarettes manufacturées comporterait pas de risque. Or, qu’elles soient de contrebande ou non, les cigarettes tuent de la même manière” s’insurge Alphonse AYISSI ABENA, président national de la Fondation camerounaise des consommateurs. Pour cette association de défense des droits de consommateurs, la campagne de lutte contre la contrebande des produits de tabac qui est lancée n’est qu’une stratégie de communication au bénéfice d’un des adhérents du Gicam. Car l’affiche de cette campagne présente de façon évidente un paquet de cigarettes dudit adhérent, une publicité illicite qui viole de façon fragrante la loi sur la publicité au Cameroun. Les publicités illicites en faveur du tabac sont encore trop nombreuses ! La Fondation Camerounaise des Consommateurs souhaite voir ces infractions réprimées car elles nuisent beaucoup à la lutte quotidienne contre le tabagisme. La plupart des pays prennent aujourd’hui des mesures pour limiter la publicité ; l’industrie doit donc ruser et contourner les lois pour communiquer. La propagande ou la publicité, directe ou indirecte, en faveur du tabac ou des produits du tabac sont interdites depuis 2006 par la Loi N° 2006/018 du 29 décembre 2006 régissant la publicité au Cameroun, qui stipule à l’ Article 39 – (1) Les publicités en faveur des cigarettes et autres produits du tabac sont interdites dans lapresse écrite, par voie de radiodiffusion sonore, de radiodiffusion télévisuelle, d’affichage publicitaire et de cinéma ou de toute autre structure assimilable. (2) L’interdiction visée à l’alinéa 1 ci-dessus s’applique également à toute forme de parrainage ou de mécénat mettant en évidence les cigarettes et autres produits de tabac, ainsi qu’à la publicité transfrontalière impulsée à partir du territoire camerounais. Cette publicité pour le tabac, qu’elle soit volontaire ou non, entraîne de réels préjudices à la santé publique et aux associations et institutions qui luttent quotidiennement contre le tabagisme, qui tue au Cameroun chaque année 66 000 personnes parmi lesquelles des centaines de personnes qui n’ont jamais fumé que la fumée de leurs voisins.
avec Camer.be