Avec une fortune estimée à un peu plus de 547 milliards F Cfa, il est l’homme le plus riche d’Afrique francophone au sud du Sahara, selon le magazine Forbes.
Le magazine Forbes a-t-il réussi à percer le mystère Baba Ahmadou Danpullo ? Tout porte à le croire en tout cas, à la lecture de son dernier numéro consacré aux plus grosses fortunes d’Afrique francophone au sud du Sahara. Selon l’édition africaine du magazine américain, Baba Ahmadou Danpullo est le plus riche homme de l’ensemble des pays de l’Afrique noire francophone, avec une fortune estimée à 920 millions de dollars américains, soit un peu plus de 547 milliards F Cfa. Ce musulman originaire du Nord-Ouest est classé premier devant 24 autres « bâtisseurs d’empire ou créateurs d’entreprise ».
On ignore jusqu’où peut être vraie cette révélation – les Peulhs font difficilement ostentation de leurs biens -, mais c’est certainement un pan de voile que vient ainsi lever cette publication sur les avoirs d’un homme mystérieux, qui avoua il y a quelques années au journaliste Guibaï Gatama, détenir plus de biens
au Nigeria qu’au Cameroun. « Il est, selon moi, le Camerounais le plus riche », avait supputé le directeur de publication du bihebdomadaire régional l’œil du Sahel, dans les colonnes de Jeune Afrique en août 2013. Magna des télécommunications – il détient 30% des parts de Nexttel Cameroun -, Baba Ahmadou Danpullo, 63 ans, est un homme particulièrement effacé, dont l’intelligence dans les affaires semble au-dessus du commun. Très actif dans l’immobilier et l’agro-industrie, il est aussi patron de presse – c’est le promoteur de la télévision camerounaise Dbs.
Ranch
Actionnaire de la Société de développement du coton (Sodecoton), des Aéroports du Cameroun (Adc) et de la Cameroon Tea Estates, entre autres sociétés, l’homme d’affaires prospère, qui a le pied droit à Johannesburg (Afrique du Sud) et celui gauche à Douala, deux villes dans lesquelles il aurait beaucoup investi, est propriétaire d’un ranch de plus de 1000 bœufs, transformé en un vaste village où vivent et travaillent environ 2000 personnes. C’est dans la localité de Ndawara, située dans les encablures de Bamenda. D’où vient sa fortune ? « C’est à la fin des années 1970 que le destin de ce self-made-man prend forme. Issu d’une famille modeste, il n’est alors que camionneur et dispose çà et là de quelques échoppes… jusqu’à ce qu’il fasse la connaissance de Youssoufa Daouda, le ministre de l’Économie et du Plan de l’époque. Saisi par la capacité du commerçant à mobiliser 4,5 millions de F Cfa en très peu de temps, le ministre lui octroie des licences d’importation de riz et de farine.
Aubaine
Il le met également en contact avec Sadou Hayatou, qui dirige alors la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Cameroun (Bicic, aujourd’hui disparue) », écrivait Jeune Afrique en 2013, quelque temps après un bras de fer judiciaire qui avait opposé le richissime homme d’affaires au ministre des Forêts et de la Faune, Ngole Philip Ngwese, au sujet des autruches qu’il avait ramenées du Nigeria.
La chronique raconte que c’est sa rencontre avec l’ex première dame Jeanne-Irène Biya qui marque un tournant décisif dans sa vie. C’est avec l’appui de cette dernière qu’il rachetera, à un franc symbolique, les Minoteries du Cameroun. « Alors que la crise économique pousse nombre d’expatriés à quitter le pays, rapporte J.A, Danpullo saisit l’aubaine pour se constituer un riche patrimoine immobilier, achetant à tour de bras pour revendre plus tard. « C’est certainement le secteur qui l’a le plus enrichi, indique un ancien collaborateur. En dehors du Cameroun, il possède des immeubles en Afrique du Sud, où réside son unique fille, au Nigeria, en France et en Suisse » ».