La flambée du prix de la tomate sur le marché, en ce moment, perturbe les ménagères de tous les coins du Cameroun. Clarisse K, habitante d’Ebolowa dans le Sud, était déçue samedi dernier de n’avoir pas pu respecter sa liste d’achats du mois.
La vendeuse auprès de qui elle se ravitaille habituellement vient de lui faire prendre un cageot de tomate à 11.000 F, alors qu’elle n’avait prévu que 5.000 pour cet achat. « Elle me l’a même laissé à 11.000 parce que je suis une de ses fidèles clientes », déclare-t-elle. En effet, un cageot de 20 litres de cette légumineuse coûte entre 12.000 et 13 500 F. Le même cageot se vendait à 4.000 F, il y a juste un mois et demi dans cette partie du pays.
A Yaoundé, le même cageot est vendu dans les marchés spécialisés à 17000 F, contre 5000 ou 6000 F il y a encore quelques mois. Au point où les détaillants n’osent même pas le revendre dans les marchés périphériques. Idem à Garoua, chef-lieu de la région du Nord, où les ménagères doivent désormais réfléchir par deux fois avant d’envisager de programmer un repas à la sauce-tomate pour leurs familles. Le carton du fruit-légume rouge est passé de 10 000 à 15 000 F, voire plus. Les prix au détail ont eux aussi connu la même hausse. Un tas de 3 à 4 tomates qui auparavant coûtait 100F, vaut en ce moment 200, voire 300 F et même plus, dans les quartiers.
Selon des experts, cette inflation de la tomate est due à la grande pluviosité du moment. Conséquence : les tomates pourrissent dans les champs. Ce qui entraîne automatiquement une mauvaise production et, partant, une flambée des prix sur le marché. L’autre raison, c’est des bassins de production. D’autre part, l’on n’est pas en ce moment en période de grande production dans les grands bassins de production que sont les régions de l’Ouest, de l’Adamaoua et du Sud. Il faut ajouter à cela le fait que la tomate est une denrée très périssable. Pour des raisons des pertes souvent enregistrées, les revendeuses se voient contraintes de majorer les prix de vente pour compenser les manque-à gagner liés aux avaries.
Une situation qui profite amplement aux producteurs et revendeurs, qui se frottent les mains. « C’est maintenant que nous faisons d’importants bénéfices», se réjouit Patrick Nsangou, vendeur au marché Oyenga à Ebolowa.
Avec cameroontribune