Des détournements de fonds leurs sont imputés par le Tribunal
Criminel Spécial. Selon des sources dignes de foi, plusieurs parmi eux sont citées dans des scandales financiers.
L’instance spéciale compétente pour juger, lorsque le préjudice est d’un montant minimum de 50 millions devFcfa, des infractions de détournements de deniers publics et des infractions connexes, est à pied d’œuvre sur le terrain, depuis près de 6 ans aujourd’hui. Et en 6 ans d’existence justement, l’on parle d’environ 140 requêtes sur lesquels le Tcs a déjà statué. Tout à côté, l’on parle du cap franchi de 1000 milliards de Fcfa détournés par des gestionnaires véreux.
C’est dire que depuis lors, le constat est sans appel. Les gestionnaires de la fortune publique et leurs collaborateurs sont soupçonnés pour certains et convaincus pour d’autres, de procéder à des prélèvements gigantesques et sans craintes de sanction dans les caisses de l’Etat ; avec à la manœuvre, des stratégies perfides pour parvenir à leurs fins. Au cœur de l’enrichissement illicite des gestionnaires de la fortune publique, la presse n’a jusqu’ici eu de cesse de dénoncer les présumés prévaricateurs de la République qui courent toujours et vaquent librement à leurs occupations pendant que d’autres croupissent dans les geôles de Kondengui et de New Bell.
En effet, le débat est toujours d’actualité. Car, bien plus, au fil des audiences au Tribunal Criminel Spécial, l’on se rend à l’évidence qu’il s’agit des procédés savamment concoctés, mis en œuvre par des individus qui déjouent les écritures publiques et iraient même jusqu’à l’imitation des signatures de hautes responsables.
Dans cette situation fâcheuse en effet, plusieurs sociétés d’Etat. Certaines sont connues et d’autres font leur entrée parmi les affaires soumises à l’at- tention des juges. « Si d’aucuns supputent sur l’avenir des uns et des autres, il faut signaler que certains actuellement sur le grill, ont déjà été entendus par le Tcs ou cités dans de gros scandales financiers, d’autres sont convoqués par le Tcs pour répondre des faits qui les accablent, d’autres encore avaient déjà été bottés en touche depuis longtemps, mais dont les dossiers trainent encore au niveau de la justice », informe-t-on dans les couloirs de la justice.
VOICI QUELQUES CAS
Pour le cas des personnalités, présu- mées gestionnaires indélicats qui courent encore sans être inquiétés, nos sources révèlent qu’elles sont sur le qui-vive. Dans ce sens, panique et crainte d’une incarcération guident le quotidien de plusieurs fonctionnaires camerounais et gestionnaires de la fortune publique.
Si pour ceux des complices de détournement qui voient leurs noms surgir dans des affaires confiées aux fins limiers du Tcs, la stratégie consisterait à discréditer l’opération épervier en estimant qu’elle ne devrait plus incarcérer des personnes, plusieurs autres camerounais estiment qu’on ne pourrait lutter contre l’impunité sans montrer des exemples, estimant qu’il faudrait incarcérer le maximum de personnes comme au temps du feu président Ahmadou Ahidjo, pour montrer l’exemple, la solution choisie par le Tribunal criminel spécial qui prônerait le remboursement voit plusieurs affaires ou hommes incriminés passer sous silence. Tandis que d’autres, connaissent un aboutissement.
C’est le cas de plusieurs affaires impliquant des sociétés d’Etat et dont de hauts cadres ont été condamnés. L’on parle ici d’une douzaine de sociétés d’entreprises publiques à savoir : la Cameroon Postal Services (Campost) pour un montant cumulé de 10 milliards de Fcfa ; les aéroports du Cameroun (Adc), dont la gestion saucisson avait été dénoncée sous l’ère Roger Ntongo Onguéné, qui a écopé de 20 ans de prison pour un détournement de près de 1,142 mil- liard de Fcfa ; la Société nationale de raffinage (Sonara) dont les 128,135 245 millions de Fcfa consécutifs à la signature d’un protocole d’accord imputé à Charles Metouck, ancien Directeur général condamné à 15 ans de prison ; dans la même vague, la Société de Développement du Coton qui a vu la condamnation de son tout puissant Directeur général Iya Mohammed à 15 ans de prison ferme pour le détournement de 4,310 milliards de Fcfa qui lui ont été imputés ;le Port autonome de Douala (Pad) sous l’ère Dayas Mounoumé condamné à 15 ans de prison ferme ; la Camair-co, qui a vu Yves Michel Fotso être condamné à vie pour le détournement de 55 milliards de Fcfa.
CAMTEL
Nos sources qui nous précisent qu’à part les affaires bien connues, exis- tent celles dont la presse n’a pas réussi à discerner. Celle concernant un détournement de 83 millions 180 mille 279 Fcfa, imputés à l’ancien Di- recteur général de la Cameroon Te- lecommunications, Emmanuel Nguiamba Nloutsiri, relativement au prix de la connexion internet au Cameroun, a été révélée. Même si le concerné a restitué en nature le corps du délit, il reste poursuivi pour prise d’intérêt et autres délits connexes pour des faits commis courant 2001- 2002.
CAA
Pour ce qui est de la Caisse auto- nome d’amortissement, son entrée en la matière, au Tcs, a été signalée dans le cadre de l’affaire Benoît Zogo Andella. Plus de 33 milliards de Fcfa représentent des charges dont l’Etat du Cameroun fait peser sur le détenu. Il faut souligner que entre 1999 et 2002, l’accusé dans cette affaire, est soupçonné d’avoir provoqué un déficit financier par le ‘’non-paiement’’ de 03 échéances des loyers d’un crédit-bail accordé à une société de son groupe d’entreprises commerciales et industrielles, la Société Anonyme camerounaise de Leasing Maritime (Sclm-SA), pour laquelle l’Etat du Cameroun avait apporté sa garantie souve- raine, notamment auprès de l’insti- tution financière Espagnole (Ico-Instituto Comercial Oficial). Il est question en effet, de la conception de 20 bateaux- crevettiers à construire par les chantiers navals espagnols.
SRC
La société de recouvrement des créances du Cameroun (Src) est pra- tiquement à sa deuxième affaire au Tcs. Le concerné ici est le sieur Pagbe, unique accusé, est en fuite. Il est soupçonné d’avoir tenté d’escro- quer près de 630 millions de Fcfa à la caisse autonome d’amortissement. La première affaire, celle de fi- louterie immobilière à la Src pour une hypothèque non honorée de 353 millions de Fcfa, concerne la Src contre le nommé Hassan Amada.
Ce dernier, opérateur économique, avait contracté un prêt de plus de 550 millions de Fcfa auprès de la défunte Bank of Commerce Cameroon (Bcc) auprès de laquelle le même personnage avait encore un reliquat de 353 millions de Fcfa.
CRTV
L’on parle de 3 dossiers actuellement en cours. D’abord celui du Pro- fesseur Gervais Mendo Ze, ancien Directeur général et 11 autres accu- sés au ministère des finances (Minfi) et la Crtv pour le détournement présumé de 1,8 milliards de Fcfa au principal relatif à des primes et des salaires indus, obtenus par le biais d’actes non conformes aux règles de fonctionnement de l’entreprise. Des faits qui se seraient produits entre le janvier 2004 et janvier 2006.
Ensuite, les accusations portées contre Amadou Vamoulké qui expliquerait en- core sans pertinence intelligente le sort qu’il aura réservé aux 3,5 mil- liards de Fcfa pour avoir effectué des dépenses sans relation avec l’objet social de la Crtv et la gestion d’une partie des fonds de la Régie publici- taire de la Crtv. Puis, la récente affaire actuellement en instruction qui met en cause 8 personnels de la société actuellement sous mandat de dépôt à la prison centrale de Kondengui pour des fraudes massives.
Avec camerounweb