On en sait un peu plus sur le déclenchement de l’affaire de détournement de 50 milliards de FCFA à la Banque Internationale du Cameroun pour l’Épargne et le Crédit (BICEC).
Le scandale de détournement de plus de 50 milliards de FCFA à la BICEC, et qui a vu l’incarcération de quatre de ces hauts responsables à la prison centrale de New-Bell à Douala, continue de livrer ses secrets. Selon Mutations, qui cite des sources introduites, la découverte du scandale ayant entrainé le détournement de plus de 50 milliards de FCFA, sur 12 ans, est faite là où on s’y attend le moins.
«Tout est en effet parti de la découverte , par le cabinet Seaca, début 2016 et sur la base des pièces comptables, de factures d’achat de 150 véhicules de service pour Yaoundé et 300 pour Douala au profit de la Banque Internationale du Cameroun pour l’Épargne et le Crédit. C’est alors que le commissaire aux comptes attire l’attention de la direction générale quant à cet inventaire surréaliste des immobilisations», lit-on dans les colonnes du journal du 30 août2016.
Toujours selon le journal, «à la vérification, aucune voiture neuve n’a été livrée à l’établissement. De plus, il s’avèrera que les fameuses factures, qui n’émanent qu’un concessionnaire ayant pignon sur rue, ont été grossièrement confectionnée «au quartier». Toujours est-il que le paiement, dont le montant n’a pas été précisé, sera bel et bien effectué et réparti au sein du réseau mafieux solidement implanté au sein de la BICEC, avec à l’extérieur le prestataire Interface (90% des opérations frauduleuses) ainsi que deux ou trois autres lampistes».
Pourtant, dans la pratique, et selon le journal, la BICEC acquiert des véhicules de service en option leasing (location-vente avec option d’achat), et rarement des voitures achetées cash auprès des concessionnaires. «À cette vaste acquisition fictive, va ainsi s’ajouter la commande, tout aussi farfelue à Interface, de 1000 coffres-forts pour une banque qui compte 39 agences à travers le Cameroun», apprend-on.
Mutations révèle également que la posture désinvolte du groupe français Banque populaire et Caisse d’Épargne (BPCE), qui pourvoit pourtant aux postes clés de l’établissement à la direction générale depuis 2000, et fait le mort depuis le début des hostilités, intrigue aujourd’hui plus d’un observateur. L’enquête interne annoncée n’a toujours pas rendu sa copie.