A Yaoundé, l’opération a commencé avec une certaine timidité dans plusieurs points de recensement.
Les agents de l’Etat passent à la caisse depuis le 25 avril dernier. C’est ce jour que l’opération de comptage physique du personnel de l’Etat (Coppe) a démarré. Dans la ville de Yaoundé, le ministère des Finances a mis en place 27 points de recensement physique. Les agents de comptage sont trois par points. Hier jeudi, vers 11h45, au niveau de l’établissement bancaire UBA, ces agents recenseurs se tournent presque les pouces. Il y a à peine six personnes devant eux. Ils ont pris leurs quartiers à l’esplanade arrière de ladite banque. Une table a été aménagée à leur intention dans un boukarou.
Si les agents de l’Etat ne se bousculent pas au niveau de la Banque UBA, ce n’est pas le cas à l’agence de la Société Générale Cameroun, située à l’avenue des banques à Yaoundé. Ici, les agents du ministère des Finances, installés dans le hall de la
banque, sont submergés. On compte plus de 40 personnes autour d’eux. Chacun essaye de trouver un espace paisible pour remplir la fiche de renseignement de l’opération. A un moment donné, une voix s’élève dans cette foule compacte : «Madame, je ne peux pas vous recenser. Allez d’abord résoudre votre problème au niveau du ministère des Finances», entend-on. En fait, la dame à qui s’adresse l’agent recenseur a fait l’objet d’une suspension de salaire il y a quelques mois pour des raisons non-révélées à votre reporter.
Malgré cet incident, le travail n’est pas interrompu dans ce point de comptage. Cette opération se déroule quasiment de la même façon dans les autres établissements bancaires et de micro-finance de la ville de Yaoundé. D’après Robert Simo Kengne, coordonnateur de cette opération au Minfi, les vérifications des comptes bancaires de 514 agents publics seront couplées pendant leur recensement.
« Il y a des homonymies dans le fichier solde, mais il faut aller plus loin pour voir ceux qui sont susceptibles d’avoir un double-matricule. Les chefs traditionnels, les retraités et les membres du gouvernement ne sont pas concernés par cette opération. Mais, nous travaillons avec le service technique du ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative, garant de la production de l’attestation de mise en stage des personnels de l’Etat. Nous travaillons aussi avec le ministère des Relations extérieures et la police des frontières », a confié ce dernier.