Ce lundi 04 septembre 2017 est jour de rentrée scolaire sur l’ensemble du territoire national camerounais. Alors que dans les régions du Sud-Ouest, du Nord-Ouest et de l’Extrême-Nord les élèves reprennent difficilement le chemin de l’école à cause des situations sociales et sécuritaires qui y prévalent, le Front Progressiste et Panafricaniste dévoile un ensemble d’inégalités sociales, qui conditionnent l’instruction des enfants.
Les moyens financiers, les situations sociales et bien d’autres facteurs sont mis en exergue selon ce regroupement politique constitué du Mouvement citoyen (Moci) de Théophile Yimgaing Moyo, du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem) d’Abanda Kpama, de l’Union des populations africaines (Upa) d’Hubert Kamgang, des organisations syndicales et de la société civile.
L’intégralité de la Déclaration publiée à cet effet :
« DECLARATION DU FRONT PROGRESSISTE ET PANAFRICANISTE
RENTREE SCOLAIRE 2017 – MOBILISONS-NOUS
Le 04 septembre 2017, c’est la rentrée scolaire. Depuis plusieurs années, l’écrasante majorité des parents est plongée dans une profonde angoisse.
En effet, d’année en année, assurer une éducation scolaire correcte à nos enfants, est « un casse-tête chinois ». Non seulement le pouvoir d’achat des kamerunais continue de dégringoler, mais en plus, et le plus inquiétant, la qualité des enseignements dispensés laisse à désirer.
La sélection par l’argent
Le fossé qui sépare les riches des pauvres et des moins nantis ne cesse de s’élargir, dans le domaine de l’éducation scolaire.
Aux enfants des moins nantis, c’est la scolarité au rabais : classes bondées, professeurs mal payés et démotivés, environnement scolaire en piteux état, etc. évidemment, pour la petite minorité aux revenus importants, ce sont des écoles avec des salles de classe spacieuses, des professeurs qualifiés et bien payés, un environnement didactique excellent, etc.
Au Kamerun, c’est l’école à deux (2) vitesses.
« Dis-moi qui sont tes parents, et je te dirai ton avenir scolaire ».
Le SMIG est à 36 270 Fcfa. Les salaires sont en général très bas. Or, pour un élève dans le secondaire, et dans un établissement public, l’année scolaire coute au moins 250 000, en cumulant l’inscription, l’A.P.E, les fournitures scolaires, l’uniforme, le transport, etc. Dans l’enseignement privé, laïc ou confessionnel, c’est de l’ordre de 400 000 FCFA. Comment une famille de 3 à 5 enfants peut-elle assurer une éducation scolaire correcte à ses enfants ?
Malgré toutes les privations des parents pour l’éducation de leurs enfants, les résultats scolaires ne suivent pas.
Comment pourrait-il en être autrement ?
Dans les zones anglophones et les zones de guerre à l’Extrême-Nord, la situation est encore plus grave .
En réalité, l’Etat s’est installé dans une grosse hypocrisie en matière d’éducation. Tout le monde sait que l’Ecole au Kamerun, est un échec. Elle sert à donner bonne conscience au gouvernement. C’est une toute autre vision de l’école qu’il faut dans notre pays.
« Pour préparer l’avenir du Kamerun, il faut consacrer l’essentiel des ressources du pays à la scolarisation et à la formation professionnelle technique et scientifique de la jeunesse kamerunaise. C’est cette jeunesse bien formée qui constituera l’armée des travailleurs qualifiés, investissant les entreprises de travaux publics, de mécanique, de chimie, d’électricité, d’électrotechnique, agro-industrielle, les laboratoires et centres de recherche, et permettra ainsi au Kamerun de produire les biens et les services nécessaires au bien-être des populations africaines »
(La Nouvelle Ecole – publication du MANIDEM – 2011)
Pour obtenir une telle Ecole, les pleurs et les lamentations ne servent à rien. Les Kamerunais savent que ce sont des choix politiques délibérés et assumés par le régime Rdpc qui nous conduisent dans ce désastre.
Or tous ceux, à quelque poste que ce soit, qui dirigent notre pays, ont été nourris par l’Ecole républicaine. Et ceux qui en pâtissent, ne sont pas leurs enfants, inscrits dans des écoles privées où la pension scolaire atteint souvent 1 500 000 Fcfa / an. Et d’où vient cet argent ? De la sueur et du sang de l’écrasante majorité des Kamerunais.
Il faut en finir avec ce régime.
L’heure n’est pas à la résignation, mais à la mobilisation et à l’action. Organisons-nous. Il faut agir. 2018 doit être l’occasion de construire une alternative populaire et démocratique.
TOUT DEPEND DE NOUS.
Douala le 04 septembre 2018
Le Front Progressiste et Panafricaniste
Yimgaing Moyo (Moci) Sébastien Ngontheu (Manidem) »
Avec camerounactu