La décision de la CAF de retirer l’organisation de la CAN 2019 au Cameroun et la formation annoncée du prochain gouvernement ravive des coups-bas et crocs-en-jambe entre membre de l’équipe gouvernementale.
Ces manœuvres n’ont pas commencé aujourd’hui. Elles ont toujours été légion au sein du sérail. Mais ce jeu de massacre fait davantage rage à certains moments cruciaux. Les crocs-en-jambe entre membres de l’équipe gouvernementale se multiplient surtout à la veille de la prise de grandes décisions par le chef de l’Etat, à l’instar de la formation d’un nouveau gouvernement. «Vous observerez bien que les plus grandes victimes se recrutent parmi les responsables occupant des postes stratégiques, et donc convoités», note un bon connaisseur des arcanes du pouvoir.
L’opinion publique est alors inondée, grâce à l’effet propagateur des réseaux sociaux, des documents confidentiels, trahissant très souvent aussi des désaccords entre certains maillons de la chaîne de décision. C’est dans cet esprit qu’il y a quelques mois, une correspondance du ministre des Travaux publics a fuité sur les réseaux sociaux avant de faire les choux gras de la presse. Le portail de la diaspora camerounaise de Belgique.
Emmanuel Nganou Djoumessi sollicitait de son collègue des Marchés publics une autorisation pour passer de gré à gré le marché d’agrandissement de la pénétrante-est de Douala. Ce qui avait surtout retenu l’attention, c’était les 42 milliards de FCFA pour un tronçon routier long d’environ une dizaine de kilomètres. Mais au fond, les motivations des planificateurs des fuites se trouvaient ailleurs.
Le retrait de la CAN tombe comme du pain bénit pour ceux qui s’activent, qui pour éliminer un concurrent, qui pour porter un coup là où ça fait mal à un adversaire. On instrumentalise volontiers cette humiliation du Cameroun, non pas pour le bien du pays, mais dans l’intention de polir sa propre image.
D’orienter l’attention vers les autres, forcément bons pour l’échafaud, histoire de détourner les regards de sa propre responsabilité afin de mieux peaufiner ses plans dans l’ombre. Les coups-bas se multiplient d’autant plus que, dans le même temps, la formation d’un nouveau gouvernement peut intervenir à tout moment.
Du coup, des secrets jusque-là savamment entretenus sont distillés, subitement on marque sa désapprobation pour une procédure autour de laquelle le mutisme s’observait jusqu’ici. C’est le cas par exemple de cette correspondance du ministre SG/PR au ministre de la Santé publique relative à l’achat de 88 ambulances dans la perspective de l’organisation de la CAN.
Alors que le document a été signé il y a longtemps, sa fuite est savamment orchestrée à dessein en ce moment. D’autres documents datant de plusieurs années sont opportunément publiés dans les réseaux sociaux. Une manière déguisée de désigner les responsables de la perte par le Cameroun de cet événement.
Ce faisant, ceux-là n’ignorent pas que le président de la République connaît bien ces manœuvres, qu’il observe d’un œil malicieux. Et sait à l’occasion prendre le contre-pied au moment du choix de ses collaborateurs.
Source: camer.be