Les cartes de presse sont de retour au Cameroun. Les 30 premières ont été distribuées, ce 28 juillet 2016, au cours d’une cérémonie symbolique organisée par la Commission nationale de délivrance de ce document. Parmi les premiers bénéficiaires, il y a eu la directrice générale de la Société de presse et d’éditions du Cameroun, Marie-Claire Nnana, et le tout nouveau directeur général de la Crtv, Charles Ndongo. Tous deux sont des journalistes à la tête de médias publics.
Les autres cartes seront distribuées, à compter du mardi 2 août : « celles des personnes qui trouveront leurs noms sur le site Internet de la Commission sont appelées à se rapprocher du secrétariat permanent. Nous avons aussi pris des dispositions pour que les cartes leur soient acheminées dans leurs entreprises respectives », a expliqué Sévérin Tchounkeu, président de la Commission nationale de délivrance de la carte de presse.
Un an après l’installation de ses membres, la Commission produit ses premières cartes de presse. Elle a reçu 957 dossiers de demande. Leur étude a permis d’en retenir 394, d’en accepter 469 sous réserve de complément de pièces. Enfin, 94 dossiers ont été rejetés. L’accent a été mis sur le respect scrupuleux des conditions principales que sont la présentation des diplômes requis, du contrat de travail, de l’attestation d’ancienneté délivrée par l’employeur du journaliste, de l’attestation d’immatriculation à la Caisse nationale de prévoyance sociale ou encore du bulletin de casier judiciaire.
Le retour de la carte de presse figurait parmi les recommandations des états généraux de la communication de 2012. La pièce est valide pour 2 ans. Il s’agit d’une nouvelle génération de cartes, annonce la Commission. Les détenteurs pourront bénéficier des réductions de 30% sur les tickets de train et les appels téléphoniques. Des négociations sont en cours avec les entreprises hôtelières. Jusqu’ici, les seuls avantages clairement définis par la loi sont la liberté d’accès à l’information ainsi que la protection et l’assistance des forces du maintien de l’ordre.
La carte de presse est encore boudée par une bonne partie des journalistes au Cameroun. Le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary (photo) a, d’ores et déjà, fait cette mise en garde : « Pour ce qui est du gouvernement, ne pourront prendre part aux cérémonies organisées par celui-ci que les détenteurs de la carte de presse. Nous donnerons également ces instructions à tous les établissements publics et parapublics. »
avec agenceecofin