Le président de la République s’est fait épingler un badge par le protocole comme un vulgaire porteur de sacs.
Un chef d’État d’un pays souverain, invité officiel à une cérémonie planétaire et qui se retrouve affublé d’un badge comme un vulgaire accompagnateur. C’est le traitement on ne peut plus condescendant que les responsables de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) ont réservé au président camerounais à Paris, lundi. En effet, convié à la 38e session de la conférence générale de l’organisme onusien, sa directrice générale, Irina Bokova et son staff, n’ont rien trouvé de plus original que d’épingler un mièvre carton plastifié non seulement à Paul Biya, mais également à son épouse Chantal, qui plus est ambassadeur de bonne volonté de l’Unesco.
Un acte de mépris d’autant plus injustifiable qu’on n’imagine pas un Barack Obama ou encore une Angela Merkel soumis à de telles contraintes protocolaires. Invité à la même tribune, le Français François Hollande s’est, quant à lui, présenté face à ses interlocuteurs sans la moindre épinglette sur le poitrail. L’assistance retiendra par ailleurs que le chef de l’Etat camerounais a prononcé un discours dense, fort applaudi et qui plongeait sa pensée dans les tréfonds des défis de paix et de sécurité auxquels le monde moderne est confronté.
De mémoire d’observateur, jamais on n’avait vu Paul Biya ainsi traité à l’occasion d’un sommet réunissant des dirigeants du monde. Ceci constitue d’autant plus un scandale que nul, dans le gotha des dirigeants, ne peut prétendre ignorer le visage de Paul Biya. D’ici à ce qu’on apprenne qu’il a été soumis au détecteur de métaux comme un pékin de sous-quartier, il n’y a qu’un pas que beaucoup n’osent franchir pour l’instant.
Ce manque d’élégance amène d’ailleurs à s’interroger sur le sérieux des individus qui animent l’Unesco au quotidien, mais également sur leurs méthodes de travail que certains trouvent à la fois laxistes, bureaucratiques et manquant de plus en plus de génie. Il est bien loin, l’époque où de prestigieuses personnalités telles que Amadou Maktar M’Bow et autres Federico Mayor présidaient, avec maestria, aux destinées de cette maison qui a tant fait bouger le petit cercle des libres-penseurs à travers le monde.
En visite officielle du 15 au 16 septembre 2014 à Yaoundé, Irina Bokova, toutes sirènes hurlantes, avait été reçue comme une princesse par Paul Biya et son peuple. Elle fut même faite docteur honoris causa d’une université de Yaoundé I où une journée fériée avait pratiquement été décrétée. Pendant ces deux jours, les populations de la capitale connurent de nombreux désagrément dus au blocage des principaux axes routiers empruntés par l’illustre hôte. L’hospitalité camerounaise s’était une fois de plus manifestée de la plus exemplaire des manières.
Au-delà d’un simple constat de maladresse, voire de zèle, ce sont des milliers Camerounais ayant vu ces images qui sont, plus que choqués, outrés par le traitement réservé à leur leader. Plusieurs Camerounais, au-delà de plates excuses, exigent de l’Unesco des explications officielles de cette instance.
avec camernews