Ces derniers mois, la coopération entre entreprises camerounaises et canadiennes s’intensifie et la semaine qui s’achève a été à nouveau ponctuée par deux rencontres plus qu’explicites sur les motivations de ce rapprochement. En réalité le Canada cherche à se positionner dans le marché camerounais et tend une perche aux entrepreneurs camerounais pour des deals au Canada.
« Il est question d’explorer de nouveaux marchés, et d’avoir une place importante au Cameroun ». Ces mots sont ceux de Pierre Chauvette, accompagnateur d’affaires, avocat au barreau de Montréal, administrateur au Cabinet d’avocats canadien Joli-Cœur Lacasse, rapporte la presse locale. Ce dernier a co-organisé avec l’agence montréalaise Impact Investissement une rencontre d’affaires ce mercredi à Douala, entre entrepreneurs Camerounais et Canadiens, présidée par le Haut-commissariat du Canada au Cameroun (HCCC).
« Partenariat gagnant-gagnant » ?
L’Objectif est donc clair. Le Canada cherche à se positionner sur ce marché d’Afrique centrale, qui représente l’économie la plus diversifiée et la plus résiliente de la sous-région dans un contexte de crise économique pour la plupart des pays.
Il était ainsi question à cette rencontre de discuter des potentiels domaines d’investissement des entreprises canadiennes au Cameroun, mais aussi de voir comment les entrepreneurs et talents camerounais peuvent bénéficier des opportunités d’affaires et d’emplois qu’offre la puissance nord-américaine. « Le Cameroun peut apporter une relève entrepreneuriale très jeune, avec des entrepreneurs expérimentés qui peuvent collaborer avec les entrepreneurs canadiens dans leurs domaines respectifs, notamment dans le transfert de technologie, de savoir, d’information afin de permettre aux entreprises dans un partenariat gagnant-gagnant d’aller plus loin et de commun accord », a expliqué Me Chauvette, rapporte Actu Cameroun.
D’après cet accompagnateur d’affaires, la province du Québec chercherait en vain plus de 600 000 profils pour des emplois spécialisés. « Nous croyons que les camerounais ont ce qu’il faut en thème d’éducation et de connaissance, pour venir nous aider à remplir ces postes ».
Un défi pour Yaoundé
Une rencontre du même genre a eu lieu quelques jours plutôt à Yaoundé, soit la réplique de deux autres meetings qui se sont tenus en août dernier dans les deux capitales. En venant investir au Cameroun, le Canada propose aux entrepreneurs et hommes d’affaires camerounais des facilités d’accès au marché canadien en termes notamment d’obtention de visas d’affaires, de lobbying B2B, d’ouverture de compte bancaire ou même de résidence permanente.
En 2017, les échanges commerciaux entre le Cameroun et le Canada se sont chiffrés à quelques 52,4 millions de dollars, selon les statistiques du HCCC. Mais la part du Cameroun reste infime de 9,1 millions de dollars, soit seulement 17% des échanges. Ces exportations concernent essentiellement le bois et le caoutchouc camerounais, mais aussi les machines et équipement électriques et électroniques, d’après la même source.
En outre, le Cameroun importe du Canada les céréales, les machines et équipement électriques et électroniques, ainsi que matériel de transport. En mai dernier encore, la compagnie aérienne nationale Camer-Co se faisait livrer un nouvel avion de Bombardier. Le Canada est également sur les projets de logements sociaux au Cameroun. Aujourd’hui, le principal défi du Cameroun est de davantage peser dans la balance de coopération.
Avec la tribuneafrique