Monsieur le ministre, le Cameroun a lancé un vaste programme de construction de logements sociaux en 2010. Quel bilan à ce jour ?
Le chef de l’Etat a lancé le programme gouvernemental de construction de 10 000 logements sociaux en 2010 et nous avons démarré par la construction des logements pilotes à Douala et à Yaoundé. Ces logements pilotes d’environ 2 000 sont exécutés à 80% dans les deux villes. Ils attendent les occupations, parce que nous sommes en train de finaliser les travaux d’habitabilité, à savoir l’installation d’eau et d’électricité.
Nous avons à côté d’autres programmes dont un avec la coopération chinoise, qui a été de 1500 au début en ensuite à 1520 logements réalisés dans cinq villes secondaires, et à Yaoundé et à Douala. Ces logements sont achevés et attendent la commercialisation. Nous devons également signaler des programmes avec des partenaires privés que le gouvernement soutient, qui sont actuellement à peu près 5 000 logements.
Il y a aussi ceux des cités municipales qui sont initiés par les délégués du gouvernement et les maires de certaines communes. Ce programme est soutenu par une ligne de crédit FEICOM-Crédit foncier de 10 milliards de F. Il y a aussi un programme ambitieux à savoir la « Cité des cinquantenaires », qui est exécuté par le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala. Ce projet porte près de 3 000 logements et la première phase de 500 est en pleine exécution.
Evoquons aussi l’important projet études-réalisation fait avec l’appui de la coopération italienne, à travers la société Pizzarotti qui doit réaliser à termes 10 000 logements à Mbankomo à Yaoundé. Le site a déjà été choisi et mis gracieusement à la disposition par le ministre des Domaines. La première phase consistera en la mise sur pied d’une base industrielle, avec la réalisation de 1000 logements. La convention de financements et les marchés sont déjà signés. Actuellement, les études géotechniques et topographiques sont achevées. Nous sommes actuellement à la phase de l’avant-projet sommaire.
Qu’en est-il des logements prévus dans le cadre du Plan d’urgence triennal pour l’accélération de la croissance ?
C’est un projet spécial du chef de l’Etat, qui doit amener à termes à avoir 100 logements avec les équipements connexes dans huit chefs-lieux de régions en dehors de Yaoundé et Douala. Les travaux sont totalement achevés à Ebolowa. Une équipe s’y est rendue pour la réception technique. Dans d’autres villes, en dehors de Bamenda qui a un taux de réalisation de 30%, se situent à 50%.
Il y a eu quelques retards dus aux facteurs endogènes, des problèmes d’expropriation, de réseaux, de sous-traitance, mais aujourd’hui nous pensons que nous sommes sur la bonne voie et nous devons mettre la pression pour que les travaux dans les autres villes soient achevés avant la fin de l’année. Et à Bamenda, au plus tard en avril 2019. C’est un plan urgent. Il faut que tout le monde ait la même compréhension du mot « urgence ». C’est ça le problème.
Quelles solutions aux différents problèmes qui se posent dans les chantiers et même dans les logements déjà achevés, notamment les problèmes d’eau, d’électricité ?
Il faut d’abord un peu de patience. Le logement est un projet transversal et le maître d’ouvrage que je suis, doit composer avec les finances, les domaines, les concessionnaires pour l’eau, l’électricité, le téléphone…Nous sollicitons une meilleure coordination dans le secteur. Il serait important que lors du lancement d’une opération, que le maître d’ouvrage maîtrise tout. Pas qu’à un certain moment, vous avancez vite sans l’appui d’autres acteurs.
Pour résoudre tous les problèmes, nous pensons qu’il faut appuyer sur certains leviers comme le foncier, il faut que les terres soient accessibles. Par ailleurs, il faut résoudre le problème du financement. Le troisième levier, c’est la fiscalité, il faut que ce soit moins pesant sur l’acquéreur. Le quatrième pilier, c’est le matériau. Il continue à être cher. Si je prends le cas du ciment, nous avons rencontré nos collègues des Mines et du Commerce, pour qu’on fixe un prix abordable du ciment. Et ensuite, il faut industrialiser la fabrication des matériaux locaux, comme la fabrication des briques par exemple.
Avec actucameroun