Le Cameroun veut développer l’interopérabilité des services financiers sur son territoire. Les dirigeants sont convaincus qu’il s’agit une étape nécessaire pour la transformation numérique des administrations et des entreprises, ainsi que dans le développement de l’inclusion financière. « L’interopérabilité donne l’opportunité de faire des paiements et de recevoir de l’argent de partout, de toutes les banques, de tous les pays. Il y aura désormais intégration entre tous les systèmes de paiements électronique non bancaires interconnectés avec le système bancaire commercial », estime le ministère camerounais des postes et télécommunications. Jeudi dernier, à Douala, ce département a rassemblé avec la collaboration technique du groupement INTERSWITCH, du groupement interbancaire monétaire de l’Afrique centrale (GICAM) et de CAMPOST, les acteurs des domaines concernés pour lancer la réflexion. Axé sur le thème ”Favoriser le développement de l’économie numérique et l’inclusion financière, à travers l’interopérabilité des services financiers mobiles”, cette rencontre selon la ministre camerounaise des postes et télécommunications, Minette Libom Li Likeng, a pour objet de « discuter de la mise en place d’un modèle de régulation dans l’écosystème du transfert électronique et de l’interopérabilité entre les différents acteurs dans le domaine, afin de favoriser le développement de l’économie numérique et l’inclusion financière ». Elle a appelé à ce que l’atelier réponde à un impératif, celui d’adresser ensemble, avec efficacité et pertinence, les défis collectifs dans l’interopérabilité, domaine dont la complexité des problématiques requiert un processus structuré dans la mise en place des règles de fonctionnement.
Pour certains experts, l’interopérabilité des services financiers au Cameroun s’inscrit dans la stratégie gouvernementale de développement de l’économie numérique qui vise à assurer ‘‘la transformation numérique de l’administration et des entreprises”. Dans son axe 3, cette stratégie fait mention à des actions à mener des actions à mener pour faciliter la numérisation des secteurs d’activités divers. Selon le gouvernement, cet axe à l’horizon 2020, vise à porter l’indice network readiness index à 4,5, l’indice de services en ligne définie par les Nations Unies de 0,1524 à 0,4 et l’indice E-Participation défini par les Nations Unies de 0,1571 à 0,3000.
Sécurisation des fonds
L’harmonisation de l’interopérabilité des services financiers mobiles au Cameroun a aussi pour objectif de lutter contre le blanchiment d’argent. Selon les experts de la société nigériane INTERSWITCH, la mise en place de ce dispositif permettra à l’Etat camerounais d’éviter que l’argent ne circulera plus à flot dans le système. La ministre camerounaise des postes et télécommunications a même expliqué que l’objectif, est de faire du téléphone mobile au Cameroun un porte-monnaie électronique qui va permettre, peu importe l’endroit où on se trouve dans le monde, d’accéder à divers services financiers en toute sécurité. « A travers l’intrusion financière, le partenariat noué va permettre de développer un switch national qui est une plateforme qui booste les paiements électroniques », a ajouté INTERSWITCH.