Les consommateurs de gaz domestique au Cameroun sont habitués à des pénuries plus ou moins justifiées de ce produit à l’approche des fêtes de fin d’année. Pendant cette période, les populations, à défaut de s’aligner des journées entières devant les dépôts de la SCTM, le leader du marché dont le produit se volatilise toujours à l’approche des fêtes de Noël et du Nouvel An, déboursent souvent jusqu’à 10 000 FCfa (au lieu des 6500 FCfa officiels) pour se procurer la bouteille de gaz de 12 Kg auprès de vendeurs au noir.
Cette année, le phénomène semble survenir un peu trop tôt. En effet, dans les villes de Yaoundé et de Douala, il est difficile de se procurer du gaz domestique depuis plus d’une semaine. Selon les revendeurs, les distributeurs n’ont pas livré le produit depuis quelques temps, malgré les commandes. Une grosse supercherie, selon Maloum Bra, le chef d’agence de la Société camerounaise des dépôts pétroliers (SCDP) à Yaoundé. «Nous sommes interpellés sans cesse par le ministère du Commerce pour ce problème qui ne s’explique pas. Si oui, il y a une spéculation qui se met en place, comme c’est malheureusement le cas à l’approche de la fin d’année», affirme-t-il dans une interview au quotidien gouvernemental.
Ce dernier poursuit : «nous desservons tous les huit marqueteurs du secteur gaz domestique. Chaque jour, ils viennent en prendre. Où vont les bouteilles ? C’est la véritable question à poser. A elle seule, la SCTM a pris 19 tonnes de gaz lundi (le 5 octobre 2015, Ndlr). C’est pratiquement 2 000 bouteilles. En plus de cela, SCTM a un autre centre emplisseur à Douala, qui charge également 2 000 bouteilles tous les jours à acheminer sur Yaoundé. Ça fait un stock quotidien de 4 000 bouteilles pour ce seul marqueteur. Les autres viennent également tous les jours et sont servis suivant leurs demandes exactes, pas une seule bouteille en moins. 8 000 bouteilles sortent par jour pour la seule ville de Yaoundé et nous sommes capables de produire plus, surtout qu’il y a un surplus de butane au niveau de Douala. Qu’on nous parle de pénurie, c’est à ne rien comprendre».
En clair, aussi bien à la SCDP qu’au sein de la population camerounaise, l’on soupçonne les distributeurs, principalement le leader du marché local du gaz domestique qu’est la SCTM (près de 50% de parts du marché), de préparer la sempiternelle pénurie de fin d’année avec la complicité des revendeurs, pour pouvoir céder le produit à prix d’or d’ici un mois.
Avec InvestirauCameroun