Le Cameroun n’a pas à s’inquiéter pour le rendement de sa campagne cacaoyère 2017-2018. D’après des chiffres de l’Interprofession cacao-café communiqués lors d’une réunion d’évaluation de la campagne cette semaine et citées par la presse locale, à fin mai 2018, les exportateurs de cacao en activité au Cameroun avaient acheté, auprès des producteurs locaux, une cargaison globale de fèves estimée à environ 220.000 tonnes. Selon les observateurs, cette performance à quelques semaines de la fin de la campagne à la mi-juillet 2018, laisse présager une bonne production cacaoyère. Ainsi, le Cameroun pourrait soit enregistrer une augmentation de sa production dépassant les 231.642 tonnes de la campagne précédente, soit enregistrer une production au pire des cas sensiblement égale au rendement de la campagne précédente.
Si cette tendance se confirmait pour le Cameroun, il s’agirait alors d’une bonne campagne, compte tenu du contexte qui prévaut dans la région du Sud-ouest du pays, qui est considéré comme un des plus grands bassins du pays. Justement cette zone connait depuis quelques temps, une crise sécessionniste qui met à rude épreuve la situation sécuritaire et qui ne rend pas la tâche facile aux producteurs. Certains d’entre eux ont dû fuir les combats entre l’armée nationale et les sécessionnistes anglophones en abandonnant leurs champs. Pire, on note des exportations frauduleuses du cacao camerounais vers le Nigeria, un pays frontalier.
En quête de qualité supérieure
En dehors de la crise dans le Sud-ouest qui a forcément eu son impact, notons que selon les acteurs de la filière cacao, à la fin de la campagne cacaoyère 2017-2018, la qualité de la production ne devrait pas s’améliorer de manière très considérable. Ceci, malgré les mesures prises par les autorités camerounaises afin d’inciter à une production de fèves de qualité supérieure.
Source : La Tribune Afrique