Cette denrée rare sur le marché est très prisée pour ses vertus.
Il faut faire preuve de patience pour trouver l’huile de neem sur le marché de Ngaoundéré. Le précieux liquide, dont la couleur est voisine à celle de l’huile d’arachide, est généralement disponible chez quelques commerçants ambulants. Encore faut-il les trouver. Dans la ville, il existe bien un point d’approvisionnement. « Pour avoir l’huile de neemier, il faut aller au petit marché et demander aux femmes qui vendent les condiments », renseigne Antoinette, une vendeuse de condiments au marché de Bantaï. Au Petit marché de Ngaoundéré justement, le commerce de l’huile de neem semble prospérer. Mais quelques vendeurs ambulants en ces lieux signalent des difficultés pour l’écoulement du produit. « Les gens en demandent beaucoup, mais achètent en très petite quantité. Vendre un litre par jour n’est pas chose facile », confie Thomas, vendeur ambulant d’huile de neemier au Petit
marché.
Pourtant, des femmes en nombre réduit, qui disposent de cette huile aux vertus thérapeutiques, avouent engranger des bénéfices. L’activité de vente de l’huile de neemier nourrit son homme. « Après le décès de mon père il y a quelques mois, la grande charge familiale est retombée sur moi. Le revenu de cette activité me permet de nourrir ma famille, de payer la scolarité de mes enfants et de satisfaire d’autres besoins familiaux », indique Asta, vendeuse, la cinquantaine. Non sans préciser que le prix d’un litre oscille entre 6000 et 8000 FCfa. En détail, le client peut l’avoir dans des flacons de 100, 200, 500, 1000, 2000 et 3000 FCfa. Mais le commerce de l’huile de neem souffre de la présence des produits non conformes. « Il y existe des vendeurs qui mélange l’huile avec de l’eau pour augmenter la quantité. Mais, il y a une technique pour le détecter, car l’eau se dilue difficilement dans cette huile. Généralement, ils vendent très moins cher », alerte une dame.
Pour s’investir dans l’activité et gagner de l’argent, il faut aussi s’armer de patience côté commerçants. « Souvent la marchandise ne passe pas vite, mais il faut supporter. Je suis quittée de l’Extrême-Nord pour venir vendre ici à Ngaoundéré et j’ai apporté sept litres parmi lesquels trois sont vendus en gros à un ancien client de Yaoundé », explique Asmaou, mère de deux enfants. Celle-ci affirme s’approvisionner chez sa voisine qui extrait cette huile à Maroua, dans la région de l’Extrême-Nord. Car dans la région château d’eau du Cameroun, les producteurs sont pratiquement inexistants.
L’huile de neem, provenant essentiellement des régions du Nord et de l’Extrême-Nord, vaut donc de l’or à Ngaoundéré. Ici, le neemier, arbre produisant les graines de margousier à partir desquelles l’huile est extraite, n’est pas visible. « Il n’y a pas de neemier ici. Ce n’est que vers Mbé, en allant vers le Nord, qu’on trouve quelques plants », affirme Félix, un habitant de Ngaoundéré. En affirmant les vertus de l’huile de neem soient multiples pour la santé. Elle est utilisée pour traiter certaines maladies chez l’homme, notamment le rouge-fesse chez les nourrissons, le rhumatisme, le mal d’estomac, le mal de ventre, etc., à en croire certains commerçants. « Si un séropositif consomme un bouchon chaque jour et parvient à finir deux litres de cette huile, il est fort possible qu’il obtienne
la guérison totale », confie un quinquagénaire avec assurance.
Avec 237online