Selon le “Petit ami” de Paul Biya, Ebale Angounou, auteur de l’opuscule Sang pour Sang, le pacte secret entre Ahmadou Ahidjo et Paul Biya est un rapport sexuel homosexuel. De sorte que si le bénéficiaire de la mesure vient à trahir ou à violer les bases de ce pacte, il mourra. Il voudrait démissionner de ses fonctions de président de la République.
Mais il n’est pas facile de renoncer absolument au pouvoir, après l’avoir exercé pendant près d’un quart de siècle, de manière totalitaire. Il y a toujours quelqu’un qui vous force à revenir. Alors, il lui est venu dans l’idée de s’assurer une garantie ; quelqu’un qu’il laisserait à sa place, et qu’il manipulerait à sa guise, en sorte qu’à travers cette personne, il continuerait d’exercer le pouvoir, considérant qu’il se sera juste retiré physiquement.
C’est qu’il doit avoir de sérieuses raisons pour démissionner, car manifestement, rien ne l’y contraint. Cependant, il semblait y avoir une urgence. Certes, çà et là, on évoque des raisons de santé.
Mais le Président Ahidjo est un homme de solennités, un homme à suspens, événementiel. Il aime créer la surprise, et sait lui donner un cachet particulier. Il lui eût été facile de positionner un tout autre successeur, en nommant un nouveau Premier Ministre, et démissionner ensuite. Suivant les mécanismes de la Constitution, le nouveau Premier Ministre qui succéderait à la tête de l’État.
Entre le Président et son successeur, il se passa quelque chose de très profond : un pacte. Car, Ahidjo voulut s’assurer la fidélité de Biya. Or, Ahidjo était franc-maçon. Et Paul Biya lui avait été recommandé par Louis Paul Aujoulat. Ce parrain de Paul Biya était lui-même franc-maçon, une puissante confrérie qui agit efficacement en milieux politiques.
A son retour de France où il a suivi de grandes études, le jeune Paul n’est pas tout à fait imbu des réalités et pratiques en cours en Afrique, qui demandent qu’on se compromette lorsqu’on veut s’intégrer dans les hautes sphères du pouvoir.
Le fait est que, on ne peut pas faire certaines choses, sans faire certaines autres choses.
Paul Biya est né le 13 février 1933 dans un village appelé Mvomeka’a, arrondissement de Meyomessala, département du Dja et Lobo, au sud-Cameroun. Il obtient brillamment un baccalauréat en 1956, au lycée Général Leclerc à Yaoundé. L’ancien séminariste d’Akono et Edéa s’envole alors pour Paris où il suivra ses études supérieures, au lycée Louis-Le-Grand, à l’université de Paris-Sorbonne, à l’institut d’Études politiques et à l’Institut des Hautes Études d’Outre- Mer.[…]
De retour au pays en 1962 avec Atyam Jeanne Irène, une sage-femme originaire d’Akonolinga, qu’il a rencontrée puis épousée à Paris au début des années 60, il va commencer un riche parcours professionnel en pente ascendante, soutenu auprès d’Ahidjo par le docteur Aujoulat.
En octobre 1962, il est nommé chargé de missions à la présidence de la République ; en janvier 1964, il est directeur du Cabinet du Ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et de la Culture.
En décembre 1967, il est fait directeur du Cabinet civil du président de la République, pour devenir en 1968, le Secrétaire Général de la Présidence de la République.
En juin 1970, il est ministre d’État, confirmé aux mêmes fonctions.
En 1975, il est nommé Premier Ministre de la République unie du Cameroun.
Ahidjo, pour démissionner de ses hautes fonctions de président de la République, se soumet à ce calcul et cette précaution politiques qui consistent à placer comme successeur, un inconditionnel, qui lui obéirait à l’oeil et à la baguette. Ainsi, non seulement il se met à l’abri de quelques désagréments, mais en outre, l’influence qu’il exercerait sur son successeur lui permettrait d’orienter le cours de la vie du pays.
Mais qui donc va être l’homme du Président ?
Membre de la Franc-maçonnerie, Ahidjo appartient aux cercles initiatiques. En conséquence, il sait sur quelles bases lier quelqu’un. Or, son Premier Ministre lui semble d’évidence l’homme de la situation : il réunit tous les critères nécessaires I de par son parcours, il peut valablement le relever aux fonctions présidentielles et de par sa psychologie, il ferait une bonne marionnette. Car, Ahidjo croit avoir en face de lui un lâche, un timide, discret et effacé, incapable de prendre ses responsabilités à proprement parler.
C’est la personne idéale en matière de manipulation.
A travers lui, Ahidjo compte pouvoir intervenir dans les grandes décisions du pays, bien que n’étant plus officiellement aux affaires. Mais le tout n’est pas là. Il faudrait que Paul Biya prenne pleinement conscience de ce qu’il est et demeure un instrument ; il faudrait qu’il sache que s’il est porté à la tête de l’État, il devrait le considérer comme une faveur particulière
du Président Ahidjo, et lui en être forcément reconnaissant. Car, d’autres personnes, dans le pays, dotées d’une plus forte personnalité, auraient pu être prisées par le chef de l’Etat, à l’instar d’Ayissi Mvodo, d’Eboua Samuel etc …
Le président a eu des critères subjectifs et non objectifs, pour marquer sa préférence sur Paul Biya.
La Constitution, le Président Ahidjo pouvait la faire et la défaire sans rencontrer la moindre opposition. Il aurait pu disposer autrement que du Premier Ministre en matière de succession, et personne n’aurait bougé le petit doigt. Il aurait même pu, malgré les dispositions constitutionnelles, nommer ou désigner son successeur, que cela se serait passé sans obstacle.
Si bien qu’en laissant les choses telles qu’elles se présentent, il met Paul Biya en position de lui succéder car, telle est sa volonté. Mais ce poste, le futur Président doit l’avoir sous une condition quelque peu saumâtre : un pacte.
Il y a alors un rapport homosexuel entre les deux hommes, pour sceller le pacte.
Si le bénéficiaire de la mesure vient à trahir ou à violer les bases de leur pacte, il mourra. Et, les bases du pacte sont simples : Paul Biya doit obéissance et soumission à Ahidjo.
Cet acte d’homosexualité, Paul Biya ne va pas forcément l’approuver. Mais si tel est le prix à payer pour devenir chef d’État, il accepte de le payer. D’ailleurs, il n’en est pas à son premier. Déjà, fils de catéchiste, il devait fatalement côtoyer et fréquenter les vieux prêtres missionnaires auxquels sa famille s’était liée.
Nombre d’entre ceux-ci n’étaient pas indifférents à la beauté et aux allures féminines de l’adolescent, en sorte qu’il fut quelques fois victime des missionnaires pédophiles.
Des scandales furent plusieurs fois étouffés par son père qui tenait à ne pas hypothéquer sa carrière de catéchiste à laquelle il devait tout, et qui lui valait au moins le privilège d’être proche des missionnaires blancs. De nombreux avantages en découlaient. […]
Avec camerounweb