Après l’abattage suite à la peste porcine en 2010, les éleveurs réclament les soixante millions destinés à leur indemnisation qui selon eux est détournés par les personnels du ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia).
Quinze milles. C’est à peu près le nombre des porcs abattus suite à la peste porcine qui a sévit dans le Nord en 2010. Les localités les plus touchées sont Lagdo, langui, Tcheboa dans la Bénoué et Dobinga dans le Mayo Rey. Cet abatage massif a aujourd’hui des conséquences sur les consommateurs et les commerçants du porc.
«La situation est très déplorable on n’arrive plus à trouver la viande du porc et même si on la trouve, elle coûte excessivement cher; et cela s’explique parce que la viande du porc que nous avons ici vient du Sud. Et pour qu’elle nous parvienne, les taxes douanières sont considérables, ce qui emmène les rares vendeurs à vendre cette viande chère», explique Deffo, commerçant au marché de porc à Langui dans la Benoué.
L’abatage massif du porc qui n’a pas été suivi par ses indemnisations des éleveurs constitue de nos jours un réel problème aux éleveurs qui ont du coup vu leur principale activité s’arrêter brusquement. «Le repeuplement est très compliqué malgré nos efforts à aller dans les endroits où les gens ont caché les porcs pour les échapper de l’abattage, nous ne parvenons pas à nous retrouver. L’état a envoyé 60 millions de FCFA pour l’indemnisation, mais voila que nous ne voyons rien jusqu’à présent, en 8 ans, alors que les services du Minepia nous ont confirmé la fin de l’épidémie de la peste.
Cela nous pénalise et nous appelons le gouvernement à réagir, si non nous allons porté plainte contre l’Etat du Cameroun plus précisément le ministre des pêches et des industries animales. Car l’élevage du porc est notre principale source de revenus. Nous ne parvenons pas à subvenir à nos besoins et les responsables de la délégation du Minepia Nord ont construit avec notre argent», s’indigne Momo, éleveur de porc à Ngong.
Dans le département de la Bénoué, sept milles éleveurs attendent cette indemnisation. La Bénoué est l’un des départements les plus touchés par l’abattage avec un peu plus de mille neuf cent porcs. «On a appris que l’état a octroyé une somme de soixante millions de FCFA. Et déjà 8 ans, cet argent est sans traces. Cela nous gêne. On ne sait à quel saint se vouer», indique Marguerite Damba.
Pendant que le doute s’installe de plus en plus dans les esprits des éleveurs qui suspectent déjà les autorités en charge d’un probable détournement de 60 millions de FFCFA, la filière porcine dans le Nord et à Garoua en particulier traverse des mauvais moments.
Selon certaines indiscrétions, cette situation est due au fait que les éleveurs des porcs dans le Nord, regroupés au sein des GICS, se revendiquent chacun la suprématie pour gérer cette indemnisation. Ce qui de l’avis des autorités compétentes est de nature à provoquer d’autres problèmes au lieu de voir la filière porcine dans le Nord retrouver ses lettres de noblesse.
Avec actucameroun