Les préparatifs sont en cours à Yaoundé pour déclarer Paul Biya, âgé de 86 ans, vainqueur des élections du 7 octobre qui se sont déroulées à La République du Cameroun. Même par ses propres normes élevées en matière de fraude électorale, le sondage de cette année a été le plus spectaculaire et de loin le plus efficace. Aujourd’hui, le 22 octobre 2018, le Conseil constitutionnel organise à Yaoundé une cérémonie publique théâtrale pour proclamer son triomphe.
Vendredi, le régiment chargé de préparer tous les ingrédients pour le rituel a confisqué les téléphones de tous ceux qui travaillaient au palais Etoudi.
«L’ancien despote a applaudi à toutes les représentations juridiques faites par les partis d’opposition au cours de la semaine écoulée pour contester la légitimité des résultats des élections. Il s’est félicité de ces représentations afin que le monde entier se rende compte qu’il existe un système électoral approprié, libre et équitable dans le pays. En coulisse, nous avons été informés de manière fiable qu’il restait en conversation constante avec les principaux acteurs du Conseil constitutionnel en donnant aux soi-disant juges des instructions permanentes sur les mesures à prendre. Notre source a confirmé que les membres du Conseil constitutionnel se rendaient régulièrement auprès de Paul Biya pour recevoir ses directives.
Il a été certifié que le président sortant Biya a reçu l’assurance absolue de l’armée qui lui est loyale. Au cours des dernières semaines, Yaoundé a déclaré que l’armée interviendrait et prendrait le pouvoir lors d’un coup d’État. Ces tensions étaient réelles mais, après de nombreuses réunions et des accords secrets, elle a été annulée. Un haut responsable de l’armée a révélé que l’armée avait envisagé de prendre le pouvoir la semaine dernière et Biya était sincèrement appréhendée, mais les querelles internes entre les nombreuses tribus représentées dans l’armée les ont empêchées de s’entendre. “Le vieux renard prudent est entré avec des sacs de dollars et a acheté leur fidélité”, a ajouté notre source.
Alors que les infrastructures, les institutions et les services publics du pays continuent à se délabrer, Paul Biya, qui dirige le pays d’une main de fer depuis trente-six ans, est prêt à prêter serment pour entamer un nouveau mandat de sept ans au sommet. Le Cameroun est l’un des pays les plus pauvres du monde et Biya l’a présidé sous la corruption et le détournement de fonds publics à un niveau jamais vu depuis Mobutu Seseko du Zaïre. Boka Haram déstabilisant le nord du pays, les zones anglophones ont déclaré leur indépendance vis-à-vis du Cameroun français et créé la République fédérale d’Ambazonia. Le monde observe avec curiosité les solutions que le candidat de 85 ans proposera pour mettre son contrôle sur son pays et en crise.