Elecam prépare-t-il une réponse à l’opposant Maurice Kamto, candidat à l’élection présidentielle du 7 octobre, qui demande à la « communauté internationale » de recompter les voix du dernier scrutin présidentiel ?
D’après nos sources, un travail important se fait actuellement dans les antennes communales du Cameroun. Les différents responsables communaux sont en train d’acheminer les procès verbaux à Yaoundé.
Contacté ce lundi 5 novembre 2018, un responsable communal s’est dit surpris par notre préoccupation. « Comment savez-vous que nous sommes en train d’acheminer les procès-verbaux des élections à Elecam ? Puisque vous parlez du recomptage du scrutin, je dois vous dire que seul le Conseil constitutionnel est habilité à autoriser le recomptage des voix du scrutin.
C’est vrai que les responsables communaux sont en train d’acheminer les procès-verbaux à Elecam, mais l’enjeu est de refaire la base des données, d’apprécier le travail fait par les présidents des bureaux de vote et les présidents des commissions locales », a-t-il déclaré. Joint au téléphone, un autre responsable communal a précisé que les originaux restent dans les antennes communales. « Ce sont les photocopies des procès-verbaux que nous transmettons actuellement à Elecam », a-t-il précisé.
Joint également au téléphone ce lundi 5 novembre, Abdoul Karimou, le directeur général adjoint d’Elecam, s’est dit surpris de l’idée d’une commission internationale indépendante, acceptée par les parties, qui sera chargée du recomptage des votes, bureaux de vote par bureau de vote.
Pour lui, « Il s’agit d’une vue de l’esprit. Le Conseil constitutionnel a déjà validé les élections. Elecam n’est que membre de la commission départementale. Comme je l’ai dit, nous avons nos procès-verbaux. Il y a 13 procès-verbaux et deux autres qui restent dans les antennes communales et les archives. Il faut définitivement retenir qu’il y a une liste d’émergement devant les bureaux de vote pour empêcher le double vote. Quand il parle des feuilles d’émargement pour ne pas le citer, il ne donne aucune information. Cela ne sert à rien en fait ».
Il ajoute qu’ « on ne peut pas s’engager dans un processus de recomptage du vote sur la base de la feuille de présence. Encore que son parti était représenté dans à peine 1000 bureaux de vote. Par conséquent, il ne saurait prouver quoi que ce soit ». Des propos qui surviennent après la contestation par Maurice Kamto de la victoire du candidat sortant Paul Biya.
Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux il y a quelques jours, le président du MRC arrivé derrière M. Biya au cours du dernier scrutin présidentiel avec 14,23%, invite « la communauté internationale à prendre ses responsabilités pour que la volonté du peuple camerounais souverain (…) soit restituée conformément à la volonté des urnes ». « Je m’engage solennellement à respecter les conclusions de cette instance même si elles me sont défavorables », a affirmé M. Kamto.
L’avocat de 64 ans continue de contester la victoire du président Paul Biya réélu à l’âge de 85 ans pour un 7e mandat consécutif avec 71,28% des voix. Il a prêté serment ce mardi, 6 novembre 2018, 36 ans jour pour jour après son arrivée au pouvoir en 1982.
Avec camerounweb