Après avoir passé une commande pour la fabrication de neuf nouvelles locomotives pour la compagnie de transport Camrail, les autorités gouvernementales du Cameroun ne semblent pas pouvoir se mettre d’accord pour débloquer les fonds, révèle la presse locale. Une tournure des événements que le constructeur américain voit d’un œil inquiet.
Les dirigeants camerounais ne sont visiblement pas enthousiaste au sujet de l’achat des 9 locomotives auprès de la société américaine General Electric. Malgré la validation de la commande par le chef de l’Etat Paul Biya, la transaction connaît des difficultés de mise en œuvre. Suite au drame ferroviaire mortel d’Eseka, il y a un peu plus d’un an, les autorités camerounaises qui avaient pris la décision d’écarter les trains de fabrication chinoise, s’étaient décidés à passer une commande de 9 nouvelles locomotives.
Le contrat prévoyait le versement d’une partie des fonds nécessaires pour l’exécution du marché qui s’élève à 3 milliards de francs CFA pour une livraison au plus tard fin 2018. Selon les dispositions du contrat de concession liant l’Etat à Camrail, filiale du groupe français Bolloré, ce dernier est chargé de l’approvisionnement en équipements nouveaux et est donc celui qui doit débloquer les fonds en tant que concessionnaire.
Mais voilà que, comme le révèle la presse locale, alors que le contrat commercial est signé avec le constructeur américain et que l’ordre de service a été délivré et même que le patron de cette société a été rassuré par le président Paul Biya de l’effectivité de la commande, la partie camerounaise n’a pas versé sa quotepart du marché.
Pourtant, de son côté, General Electric avait déjà lancé la production des 9 locomotives réduisant même les délais habituels de 18 mois et n’attend que les fonds pour finaliser la livraison. D’après la presse locale, certains responsables notamment au ministère camerounais des transports ne jugent ni utile ni urgent de régler cette dépense, installant ainsi un froid avec le ministère camerounais des finances
Il faudra attendre l’intervention de la primature pour que le ministère des transports négocie avec le concessionnaire de Camrail, le groupe Bolloré, à qui l’Etat camerounais doit déjà 14 milliards de francs CFA, pour payer cette avance. Malheureusement, ce dernier s’est engagé à le faire pour moitié, compte tenu de l’importance de la dette du Cameroun à son endroit, laissant ainsi pour le gouvernement, un peu moins de 1,5 milliard de francs CFA. Une somme que l’Etat camerounais n’a toujours pas versé. Une situation qui met très mal à l’aise la société américaine qui souhaiterait libérer l’espace pour lancer les commandes sud-africaines et angolaises fortes de 300 locomotives.
Yaoundé tente de rassurer de nouveau
General Electric, s’inquiétant pour ce qui pourrait advenir des travaux déjà réalisés aurait menacé de de résilier le contrat. Une option qui mettrait l’Etat camerounais dans une situation délicate vu les conséquences qu’un procès dans ce type d’affaire pourrait avoir. Le jeudi 26 octobre dernier, le représentant de General Electric Africa, Philippe Dongier qui venait de rencontrer le ministre camerounais des transports, Edgar Alain Mebe Ngo’o, a confié qu’il s’était montré rassurant par rapport au projet, se réengageant pour le déroulement normal du contrat.
L’importance des nouvelles locomotives pour le Cameroun n’est plus à démontrer, alors que le pays se prépare à recevoir la Coupe d’Afrique des nations 2019 et a ainsi besoin de décongestionner le transport routier.
Avec latribuneafrique