Au terme de la mission, Mme Deléchat a déclaré que la mission des services du FMI et les autorités camerounaises ont entamé des échanges sur un programme économique couvrant la période triennale jusqu’en 2019 et qui tracerait la voie vers une reprise économique durable et une croissance plus forte et plus inclusive. « La chute des cours des matières premières, les menaces sécuritaires dans le bassin du lac Tchad et, jusqu’à une période récente, les troubles civils en République centrafricaine ont eu des retombées négatives sur la situation extérieure et budgétaire du Cameroun. L’économie camerounaise a certes réussi à résister à ces chocs jusqu’à présent, (…) mais la dette publique s’est considérablement alourdie et les marges de manœuvre extérieures et budgétaires se sont sensiblement amenuisées », a déclaré l’envoyée du FMI.
L’équipe chargée de la mission a encouragé les autorités à continuer d’élargir l’assiette fiscale non pétrolière et d’accroître l’efficience de la dépense, notamment en accordant la priorité aux dépenses d’investissement présentant le plus de dividendes de croissance.
Les services du FMI ont souligné qu’il était nécessaire de protéger, voire d’accroître, les dépenses sociales en faveur des couches de population les plus vulnérables, et ils ont salué l’intention des autorités d’étendre leur programme éprouvé de protection sociale.
Compte tenu de l’augmentation rapide de la dette publique, les autorités camerounaises devront particulièrement veiller à réduire le rythme des nouveaux emprunts, notamment ceux de nature non concessionnelle. « Les entretiens se poursuivront durant les jours à venir dans le but de parachever ces accords et de parvenir à un terrain d’entente sur l’ensemble des politiques économiques et financières qui constitueraient la base d’un programme économique appuyé par le FMI », a conclu Mme Deléchat.
Cette mission fait suite au Sommet du 23 décembre 2016 à Yaoundé, durant lequel les chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) ont souligné la nécessité de mener un travail résolu et concerté pour préserver la stabilité macroéconomique dans la région, et d’engager des discussions avec le FMI et d’autres partenaires techniques et financiers pour contribuer à la résolution des défis économiques de la région.
S.A