Pour permettre au Cameroun de saisir les opportunités que lui offre l’économie numérique et afin de devenir un hub dans le domaine en Afrique centrale, la Banque mondiale vient de proposer, entre autres, au gouvernement de démanteler l’opérateur historique publique des télécoms, Camtel (Cameroon Telecommunication). Ceci à l’occasion un atelier organisé ce 2 mars 2017 à Yaoundé.
Au cours de son exposé, la directrice des opérations de la Banque mondiale, Elisabeth Huybens, a expliqué que le démantèlement de Camtel favorisera l’émergence de la bande passante pour tous. Toujours selon la directrice des opérations, au regard de que cette entreprise parapublique ayant le monopole sur les infrastructures terrestres mais étant aussi en compétition avec les autres opérateurs sur les services, il semble important que les comptes liés aux revenus du Backbone national et de stations sous-marine soient indépendants et auditables.
En outre, a suggéré Elisabeth Huybens, il faut un arrêt des subventions croisées qui inclus les revenus des trafics internationaux finançant entre autres les services déficitaires de Camtel. La directrice des opérations de la Banque mondiale a relevé que l’attribution des licences doit être claire et transparente et, Camtel comme les autres acteurs devra obtenir ses licences 3G et 4G et s’acquitter de ses droits comme tous les autres opérateurs des télécoms.
Mme Huybens a néanmoins reconnu que d’énormes progrès ont été réalisés au Cameroun ces cinq dernières années. Car le taux de pénétration d’internet, jadis de 4% en 2010, tourne aujourd’hui autour de 20%. Toujours selon elle, le taux d’abonnés du téléphone fixe et mobile est passé de 28% à 92% entre 2010 et 2014. De même, la couverture des réseaux mobiles est passée de 35% à 93% de la population au cours de la même période. Ainsi, le secteur des TIC est devenu un élément important de l’économie et continue de croître. Il représentait déjà 3,5% du PIB en 2014 et plus de 6400 emplois directs.
Avec (Agence Ecofin)