La Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS), l’organisme en charge au Cameroun de gérer le fonds de pension des travailleurs du secteur privé et des administrations publiques, a annoncé sur son compte Twitter le 1er Août 2016, qu’elle possédait un total cumulé de 302 milliards de FCFA de réserves de sécurités et de trésoreries au 30 juin 2016.
Dans le détail, les réserves de trésorerie comptent pour 126 milliards de FCFA tandis que les réserves de sécurité pèsent pour 176 milliards de FCFA. Au sens de la CNPS, les réserves de trésorerie sont constituées de fonds destinés à lui permettre de faire face aux dépenses dites courantes. Pour ce qui est des réserves de sécurité, elles sont constituées de fonds permettant à la CNPS de pouvoir faire face aux fluctuations aléatoires pouvant affecter ses recettes aux cours d’une période donnée.
L’entreprise n’a pas donné de précisions particulières sur les raisons et l’efficience de cette performance. Mais on peut associer deux faits à cette information. D’une part, la campagne visant à accroître le nombre de prestataires semble avoir porté ses fruits, car le nombre de personnes inscrites dépassent désormais 1,2 million. Par ailleurs, le Président de la République a décidé, début février 2016, de relever les taux de cotisation des travailleurs de près de 90% tandis que le taux du plafond des cotisations a bondi de près de 150%, partant de 300 000 FCFA à 700 000 FCFA.
Sur un tout autre angle la gestion des prestations sociales s’effectue selon le système de la répartition, c’est à dire que les cotisations des travailleurs d’aujourd’hui servent à financer le paiement des retraités d’aujourd’hui. La mobilisation des ressources bénéficie de la hausse cumulée des taux et du nombre des cotisations, alors que les volumes de paiements effectués aux pensionnés n’a pas connu la même courbe.
L’autre inconnue, c’est la manière dont les réserves actuelles seront utilisées.
Traditionnellement il est admis que les fonds de pension sont devenus les principaux moteurs du marché des capitaux et des places financières. Mais, au Cameroun, la bourse reste faible et le marché monétaire est assez étroit, en raison d’une activité économique orientée vers le commerce. Le débat s’est ouvert il y a quelques années sur l’opportunité pour la CNPS de jouer un rôle d’acteur financier majeur au sein de l’économie camerounaise, sans succès.
avec agenceecofin