L’Autorité de régulation des télécommunications (ART) du Cameroun s’est manifesté au sujet de la crise qui oppose la Cameroon Telecommunications (Camtel), gestionnaire de l’infrastructure télécoms national, et l’opérateur de téléphonie mobile Orange Cameroun. Dans une note signée de son directeur général, Philémon Zo’o Zame (photo), le régulateur télécoms a sommé l’opérateur historique, de rétablir les liaisons de transmissions allouées à Orange Cameroun sur le backbone national de fibre optique. Ces liaisons avaient été suspendues le 6 octobre 2017 par Camtel qui réclamait à la société mobile, une facture impayée de 1,6 milliard FCfa. Des informations qu’Orange avait démenties.
Grâce à l’intervention de l’ART, les abonnés d’Orange ont retrouvé un accès stable au réseau data dès le 8 octobre. Cependant, au-delà de la crise Camtel-Orange, les consommateurs de services télécoms dénoncent un manque de dynamisme du régulateur dans ses missions régaliennes de gendarme du marché télécoms national.
En effet, bien que le réseau Internet soit stabilisé, ils s’interrogent sur le silence de l’ART au sujet de la mauvaise qualité du service voix d’Orange, décriée depuis plusieurs semaines déjà. Les consommateurs se plaignent aussi de la concurrence à l’instar de Nexttel dont le réseau a d’ailleurs présenté de sérieuses perturbations au cours de la semaine dernière. Plusieurs abonnés ont expérimenté une incapacité prolongée à capter le réseau de l’opérateur. Bien qu’un dédommagement data ait été accordé à certains clients, la mauvaise qualité du réseau qui a perduré ne leur a pas véritablement permis de profiter de cet avantage. MTN également est accusé de diverses arnaques par des clients.
Divers autres manquements sont soulevés par les consommateurs tels que l’absence de notification lors de l’épuisement de leur forfait data. Plusieurs se plaignent sur les réseaux sociaux de voir leur crédit de communication directement débité par leur fournisseur de service, sans notification préalable. Ils dénoncent une fois encore la passivité du régulateur télécoms qui échoue à leur assurer une meilleure expérience télécoms.
Une passivité qui peut aussi expliquer l’absence depuis plusieurs années de rapports publics sur l’état du marché télécoms camerounais. Ces documents, rédigés sur un modèle similaire dans plusieurs pays d’Afrique tels que le Gabon ou le Congo, présentent chaque trimestre, l’évolution du marché télécoms à travers le nombre d’abonnés, les parts de marché des opérateurs en termes de clients, le taux de pénétration de la téléphonie, de l’Internet et la contribution du secteur à l’économie nationale. Des donnés utiles pour de potentiels investisseurs.
Avec agenceecofin