L’enveloppe allouée aux investissements par la Société anonyme des brasseries du Cameroun (SABC), au cours de la période allant de 2011 à 2017, s’élève à un peu plus de 199 milliards de francs Cfa, selon une analyse des différents rapports financiers de l’entreprise.
Cette dotation aux investissements, selon les mêmes rapports, équivaut pratiquement aux 187,3 milliards de francs Cfa de bénéfices dégagés par le leader du marché brassicole au Cameroun, pendant la période sous-revue.
A titre de comparaison, les investissements réalisés au cours des sept dernières années par cette entreprise brassicole correspondent à plus de 90% des prêts contractés par l’Etat du Cameroun, pour boucler les financements ayant permis la construction du barrage de Lom Pangar (238 milliards FCFA), la plus grande infrastructure énergétique de ce type jamais construite dans le pays ; ou encore le port en eau profonde de Kribi (près de 245 milliards FCFA), qui est devenu la plus importante plateforme portuaire sur toute la côte ouest-africaine, avec un tirant d’eau de 16 mètres.
Au demeurant, si elle a atteint des pics de 39,5 milliards de francs Cfa et 41 milliards de francs Cfa, respectivement en 2013 et 2014, l’enveloppe consacrée aux investissements par la Société anonyme des brasseries du Cameroun a considérablement maigri au cours de l’année 2016, culminant à un peu plus de 14 milliards de francs Cfa seulement.
Mais, après l’année 2016, qui aura été la moins prolifique en investissements sur la période 2011-2017, l’on note une nouvelle accélération des investissements au cours de l’année 2017, avec une enveloppe dédiée de près de 24 milliards de francs Cfa.
En effet, après s’être résolue à ne pas distribuer de dividende aux actionnaires en 2016, la SABC a lancé, dès 2017, un plan d’investissement de près de 35 milliards de francs Cfa.
Ces investissements, concentrés sur l’outil de production, ont pour but, selon les responsables de l’entreprise, de reconquérir des parts sur un marché sur lequel les ventes de la SABC se sont rétrécies depuis quelques années. A cause, principalement, des contraintes sécuritaires qui donnent un coup de frein aux activités commerciales dans certaines régions du Cameroun, mais aussi et surtout des importations massives et frauduleuses des bières en canettes, en provenance principalement de la Guinée équatoriale et du Nigéria.
C’est ainsi que depuis 2017, la SABC, unité agro-industrielle dans laquelle l’Etat camerounais et des nationaux détiennent 15,2% des actifs, a lancé quatre nouvelles chaînes de production dans ses usines de Douala, Yaoundé et Bafoussam, dont une unité spécialement dédiée à la production des boissons en canettes.
Avec investiraucameroun