Samedi en fin de matinée, deux filles portant des ceintures d’explosifs ont manifesté leur présence au domicile du « blama » ou chef coutumier du quartier Nigué, dans la ville de Fotoko, proche de la frontière nigériane, et elles se sont retrouvés face à la famille réunie autour de la maîtresse de maison, à en croire ces sources.
Comme d’un geste instinctif, précisent-elles, les deux kamikazes, dont l’identité reste inconnue de même que leur âge, ont activé leurs charges respectives, tuant sur-le-champ l’épouse et six enfants du chef, elles-mêmes avec, soit au total neuf morts.
Au moment des faits, le chef coutumier se trouvait hors de son domicile, apprend-on.
Dans le même temps, une autre kamikaze s’est fait exploser, sans faire d’autres victimes en dehors d’elle-même, devant une base du Bataillon d’intervention rapide (BIR), une unité spéciale de l’armée camerounaise, qui fait partie d’un dispositif spécial de lutte contre la secte islamiste nigériane Boko Haram, soupçonnée d’être l’instigatrice des ces attaques terroristes.
Les trois attentats n’ont pas été revendiqués, mais les services sécuritaires camerounais y voient la marque du groupe terroriste affilié à l’organisation Etat islamique (EI, active au Moyen-Orient), qui multiplie de tels actes de violence dans la région de l’Extrême-Nord depuis plus de quatre mois.
Le premier attentat-suicide, également commis par une femme, avait eu lieu le 13 juillet dans cette même ville de Fotokol, causant une quinzaine de morts. Récemment le 9 novembre, au moins cinq autres personnes ont été tuées dans une nouvelle attaque.
A ce jour, l’on dénombre plus d’une vingtaine d’attentats du genre perpétrés dans l’Extrême-Nord.
avec cameroonvoice