« Mon cher mari, Charles, est désormais avec le Sauveur qu’il a adoré et fidèlement servi pendant de nombreuses années». Tel est le message posté sur Facebook, Stéphanie Wesco, la femme du missionnaire Charles Wesco, indiquant que son «coeur est brisé». «Je veux me réveiller d’un horrible cauchemar». À Washington, le porte-parole adjoint du Département d’État, Robert Palladino, a confirmé «la mort d’un citoyen américain à Bamenda». M. Wesco était le frère d’un élu local de l’Indiana. «Janet et moi pensons (à) Tim Wesco et à sa famille qui pleurent la mort de son frère Charles», a indiqué Holcomb, gouverneur de l’Indiana. Jeudi, un enseignant de l’université de Bamenda avait été tué dans la même localité de Bambui. Des enseignants de l’université contactés par l’Agence France presse (Afp) avaient estimé que son «assassinat» portait «la signature des Amba Boys», les séparatistes.
Le ministre en charge de la Défense, Joseph Beti Assomo, va annoncer, dans un communiqué, l’ouverture d’une «enquête approfondie» en vue d’élucider les circonstances de la mort du pasteur américain de 44 ans. Selon le communiqué, c’est «un groupe de terroristes armés» qui, ce jour-là dans la matinée, a fait irruption dans la zone «en vue d’attaquer la zone universitaire et la brigade territoriale de gendarmerie de Tubah». Le véhicule transportant le religieux en séjour au Cameroun, son fils et son chauffeur, a alors «essuyé un tir en provenance des terroristes embusqués», souligne le communiqué. Évacué dans un premier temps dans un centre de santé, puis transféré à l’hôpital régional de Bamenda, l’homme d’Église a fini par succomber à ses blessures, indique le communiqué avant d’ajouter : «immédiatement poursuivis par les forces de défense et de sécurité, les terroristes armés vont riposter par des tirs, ce qui va provoquer un affrontement entre eux et les forces positionnées autour de l’université de Bamenda».
L’échange de tirs, selon le communiqué, a permis de «neutraliser» 4 assaillants alors que plusieurs autres blessés étaient enregistrés et des munitions saisies par l’armée régulière. Approché pour avoir des confirmations, le porte-parole de l’Ambassade, Lee McManis, a reconnu que « Lors de la récente autopsie du corps d’un citoyen américain, des représentants de l’ambassade des États-Unis étaient présents mais n’ont fait aucune évaluation ». Il précise que « dans le respect de la législation des États-Unis en matière de protection de la vie privée, nous ne pouvons fournir plus de détails sur ce cas ». Pour le reste, le porteparole suit l’Ambassadeur : « Nous apprécions les condoléances pour le décès exprimées par le gouvernement camerounais qui a donné l’assurance de l’ouverture d’une enquête approfondie. Nous attendons que les résultats de cette enquête soient officiellement partagés, et attendons que tous les suspects seront jugés de façon équitable et transparente, et punis selon la loi s’ils sont reconnus coupables ».
Source: Info Matin N°425