Bamenda, dans le nord-ouest du Cameroun, a connu une journée de violences ce jeudi 8 décembre : des jeunes ont empêché la tenue d’un rassemblement du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). Les affrontements avec les forces de l’ordre ont fait au moins deux morts, selon la télévision officielle. L’opposition, elle, redoute un bilan plus lourd.
La situation était plus calme jeudi soir, mais plusieurs rues de Bamenda étaient encore bloquées par des barrages improvisés. Et selon l’opposition, une vingtaine de personnes restaient introuvables. Les opposants affirment que les policiers ont tiré à balles réelles sur les protestataires. Et il est très difficile de connaître le nombre de victimes car, toujours selon les opposants, depuis la mi-journée, les forces de l’ordre emmènent dans une camionnette les personnes touchées par des tirs.
Un commissariat de police incendié
Les autorités camerounaises démentent catégoriquement : les forces de sécurité n’utilisent pas d’armes létales pour faire face à des manifestations, même violentes.
Tout a commencé dans la matinée quand les militants du parti au pouvoir ont commencé à se rassembler pour une réunion publique. Réunion finalement annulée, sous la pression de quelques centaines de jeunes venus empêcher le meeting. La situation a rapidement dégénéré, un commissariat de police a même été incendié.
D’après une responsable locale du RDPC, ces jeunes portaient des cailloux, des couteaux. Ce sont des vandales, dit-on à Yaoundé. Les autorités dénoncent d’ailleurs une instrumentalisation de ces jeunes de Bamenda. Sans dire qui serait derrière cette manipulation.