La cérémonie de mise en eau partielle du barrage de Lom Pangar, en construction dans la région de l’Est du Cameroun, n’a pas eu lieu le 15 septembre 2015 comme initialement prévu. Selon des sources autorisées, le processus technique pour cette opération a tout de même été lancé sur le site.
Cependant, apprend-on, les autorités publiques et les bailleurs de fonds sont de plus en plus prudents sur la conduite rapide de cette opération, les orpailleurs n’ayant pas effectivement libéré le site comme souhaité au cours des campagnes de sensibilisation menées par l’équipe du projet ces derniers mois.
En effet, a révélé le ministre des Mines, Emmanuel Bondé, le 11 septembre 2015 à Yaoundé, environ 5357 artisans miniers et 31 sociétés d’exploitation minière sont toujours déployés sur l’ensemble des sites devant être ennoyées avec la mise en eau partielle de ce barrage, qui captera alors, dans un premier temps, plus de 3 milliards de mètres cubes d’eau.
«Nous avons été saisis du refus des artisans et surtout des promoteurs de ces sociétés de libérer ces sites qui leur avaient été attribués dans le cadre de l’opération de sauvetage de l’or initiée en octobre 2007», a confessé le ministre des Mines, en invitant une fois de plus les mineurs à quitter le site pour éviter les risques auxquels les exposerait la mise en eau partielle du barrage.
En effet, en 2007, dans la perspective de la construction du barrage réservoir de Lom Pangar, d’une capacité de retenue d’eau de 6 milliards de mètres cubes au total, le gouvernement camerounais avait mis en place une opération de sauvetage de 13 tonnes d’or devant être ennoyées lors de la mise en eau du barrage.
Pour ce faire, plusieurs autorisations d’exploitation minières artisanales avaient alors été délivrées à des particuliers et des entreprises pour conduire cette opération. Ces autorisations officielles sont aujourd’hui l’élément majeur excipé par les mineurs pour refuser de libérer le site.
Pour rappel, la mise en eau partielle du barrage de Lom Pangar permettra d’augmenter la capacité de production des centrales situées en amont de la Sanaga (Edéa et Songloulou) de 80 MW, grâce à une régulation des débits des eaux dans les barrages permettant de les alimenter. Ce qui résorbera la baisse de la production d’électricité dès l’étiage 2016, période de trois mois (janvier-mars) généralement caractérisée par la baisse du niveau des eaux dans les barrages, du fait de la saison sèche.
Avec AgenceEcofin