La télévision Canal 2 international a diffusé le 2 juillet 2018 dans son grand journal du soir un reportage inédit. Le sujet traitait de l’arrestation de 10 présumés sorciers à Ambam, dans la région du Sud. Ces individus dont le plus jeune a 5 ans et le plus ancien 67 ont été interpellés le week-end passé. Ils sont soupçonnés d’être à l’origine de maladies et morts « mystiques » enregistrés dans le quartier populaire Nsoze. Les victimes ont émis des plaintes et des enquêtes ont été menées. Le chef du quartier, Jean-Claude Bitee, a été la première autorité alertée.
« Ça fait un bon bout de temps que je gère ce dossier au niveau de la chefferie. Il y a des morts d’hommes, on suce le sang, des gens se transforment en chats. A mon niveau j’ai essayé de tout faire pour maitriser ces sorciers. J’ai été dépassé par cette situation. J’étais obligé d’envoyer ce dossier au niveau de la hiérarchie, donc chez le sous-préfet », raconte-t-il au micro de Canal 2 international.
Les suspects arrêtés et emmenés à la sous-préfecture d’Ambam sont passés aux aveux. « On leur lançait les flèches aux yeux, sur les mains et aux pieds. On a sucé le sang, on a fermé les oreilles pour qu’ils n’entendent plus. La nuit on partait tuer les gens et on partait aussi les manger. Quand on a déjà tué je porte et c’est celui-ci qui répare l’avion quand il tombe en panne. C’est lui qui tue les gens. C’est lui qui prenait et c’est le père-ci qui partage », rapporte un enfant membre du groupe des présumés sorciers malfaisants.
Une femme présentée comme victime s’est plainte de ce que son enfant est tout le temps enrhumé et anémié par la faute d’un chat qui entre tout le temps chez elle. C’est un humain qui, dit-elle, se transforme en chat pour sucer le sang de l’enfant. Cette mère dit qu’elle a vu mourir un enfant « à cause des mêmes problèmes de perte de sang ».
Le sous-préfet d’Ambam , Pierre-Marie Atangana, a réaffirmé sa détermination à lutter contre les fléaux sociaux tels la sorcellerie au sein de son unité de commandement. « Cette action rentre en droite ligne des promesses que nous avons faites, des engagements que nous avons pris dans le cadre de notre tournée de prise de contact dans cette unité fort sensible au regard de son caractère frontalier. Nous avons fustigé les pratiques de sorcellerie qui sont d’ailleurs réprimées par le code pénal. Alors nous avons demandé à nos chef traditionnels de nous rendre compte de ces cas qui compromettent l’avenir de la jeunesse dans les villages et de la société de manière générale ». Les services de police installés à Ambam a pris l’affaire en main et a transmis le dossier des 10 présumés sorciers au parquet de la ville.
Avec cameroun-info