Il faudra au moins 450 milliards FCFA pour réformer la SNI
L’étude commanditée par le gouvernement relève d’autres impératifs afin de donner un nouveau souffle à la Société nationale d’investissements (SNI) créée en 1964 avec pour objet la mobilisation et l’orientation de l’épargne nationale et de tout autre moyen financier national et international.
Au 29 décembre 2016, le document final de l’audit de la SNI créée en 1964 n’était pas encore remis au gouvernement. Il était conditionné par le paiement des décomptes dus au consultant pour les mois de novembre 2015 à février 2016. Mais des lettres de relance se multipliaient en direction du Trésor public. En attendant sa remise officielle, il faut dire que le rapport d’audit de la SNI relève quelques constances afin de donner corps à ce qu’il convient d’appeler la Nouvelle Société nationale d’investissement (NSNI). Ce qu’il faut reconnaître d’entrée de jeu est que la NSNI aura besoin de ressources financières pour remplir ses tâches et des moyens devront être identifiés et mobilisés pour ce faire avant sa refonte. Tel est l’un des grands traits du document de la refondation de la SNI présenté le 29 décembre 2016 par Ernest Gbwaboubou, le ministre des Mines, de l’industrie et du développement technologique.
La nouvelle forme est de faire de la SNI une société mère communément appelée holding avec quatre pôles et direction. Notamment pôle études et business intelligence, un pôle investissements, un autre pôle gestion participations et une direction administrative et financière. Dans cette refonte où l’Etat compte associer le secteur privé jusqu’au fonctionnement, deux fonds d’investissements avec deux guichets seront créés. Le premier guichet sera orienté pour les projets structurants de l’Etat. Sa dénomination en est la preuve, il s’agira du Fonds national d’investissement stratégique (FONIS). L’autre guichet dénommé le Fonds d’appui au développement industriel (FADI) concernera le capital-risque.
Dans les stratégies du gouvernement, la possibilité de financement de la Nouvelle SNI dépendra de l’une des options entre le FONIS et le FADI. Il existe déjà une évaluation en ce qui concerne le financement des besoins du FONIS. Pour un début, il faudra au moins 450 milliards FCFA pour le FONIS. Les ressources seront captées par des émissions obligataires, la consignation des fonds, le certificat de dépôt dans le secteur financier. Mais, l’on espère aussi tirer les ressources des taxes sur les télécommunications, la vente de certaines sociétés du portefeuille de l’Etat. La taxe d’extraction dans la mine solide, la taxe sur les hydrocarbures secteur pétrolier où l’appui international de la Banque africaine de développement, la Banque mondiale ou Proparco, le fonds d’investissement de l’Agence française de développement, seront sollicités pour le renflouement du FONIS. D’autres sources de financement encore non inventoriés dans le cadre du FADI seront tirées de l’augmentation du capital avec le concours de banques et assurances, la taxe de séjour dans le secteur hôtelier, la redevance audiovisuelle via la CRTV.
Nettoyage du portefeuille
Dans l’esprit de la refonte, il est attendu un changement des statuts juridiques de la SNI et l’adoption d’une loi sur les fonds d’investissement et les sociétés de gestions de ces fonds. Ce qui restera comme acquis pour le Nouvelle SNI s’articule autour des frais locatifs qu’elle continuera à percevoir à raison de 800 millions FCFA par an, les activités de conseil études, les dividendes issus de ses prises de participations dans certaines sociétés. L’on annonce aussi un nettoyage du portefeuille actuel. Il s’agira particulièrement de la SPM et Sitrafer. De la société en liquidation Camship IC et d’autres sociétés en arrêt d’activité SCS, SATC, Camelcab et Milkyway. Au final, ce coup de balai ramènera le portefeuille à 25 sociétés dites en exploitation normal parmi lesquelles est attendu un arbitrage au lieu de 32 actuellement. « Il n’est en effet pas interdit de s’interroger sur le sort de quelques-unes encore dites en exploitation normale comme la Cameroun Publi-expansion » a averti, Ernest Gbwaboubou.
Selon l’audit commandité, au cours des dix-neuf premières années de son existence sous l’ère des plans quinquennaux l’on a noté une croissance et une prospérité rendues possibles par la confiance que l’Etat, actionnaire unique faisant en facilitant l’accès aux ressources. Les partenaires y passaient aussi des études avec satisfaction. Dès l’exercice 1978-1979, la crise s’est installée avant des sévères manifestations en 1983. Elle s’est prolongée jusqu’à la signature du contrat de performance en 1992. Malgré quelques signaux de redressement, l’essoufflement est aujourd’hui manifeste avec des résultats successivement en baisse depuis les exercices 2012 à 2014.
Le chiffre
Dès l’exercice 1978-1979, la crise s’est installée au sein de la SNI avant des sévères manifestations en 1983. Ce qui s’est prolongé jusqu’à la signature du contrat de performance en 1992. Malgré quelques signaux de redressement, l’essoufflement est aujourd’hui manifeste avec des résultats successivement en baisse depuis les exercices 2012 à 2014.
Avec quotidieneconomie