La tendance à la Bourse de Paris est dictée ce vendredi par le repli des cours du pétrole avant la publication des chiffres de l’emploi aux Etats-Unis. ArcelorMittal en baisse après ses comptes du premier trimestre.
La Bourse de Paris attend de pied ferme. Elle garde en parallèle un œil sur l’évolution des cours du pétrole. Et c’est logiquement son repli qui fait reculer l’indice phare de la place depuis l’ouverture, alors que le rendez-vous principal est programmé pour 14h30 pour les chiffres de l’emploi américain. Le baril de Brent, qui a grimpé à plus de 46 dollars en réaction à un feu gigantesque qui ravage une grande zone de production dans l’Alberta au Canada, est revenu ce matin sous le seuil des 45 dollars, à 44,78 dollars. Conséquence logique, Total et Technip perdent plus de 1%.
Vers midi, le Cac 40 perd 0,86% à 4.279,85 points, dans un volume une nouvelle fois faible, de 750 millions d’euros. Ailleurs en Europe, le Dax recule de 0,43% à Francfort quand le Footsie cède 0,62% à Londres. A New York, le contrat futureDow Jones est stable.
200.000 créations d’emplois espérées
En dehors du pétrole, ce sont surtout les chiffres officiels de l’emploi aux Etats-Unis qui polariseront l’attention des investisseurs. Selon les anticipations compilées par l’agence Bloomberg, le Département du travail devrait faire état de 200.000 créations d’emplois en avril, contre 194.000 en mars. Le taux de chômage devrait, lui, se replier de 0,1 point à 4,9%.
Le solde des créations et destructions de postes est positif aux Etats-Unis depuis septembre 2010. | Crédits photo : Bloomberg
Et au-delà de ces indicateurs, en apparence robustes, il existe quelques éléments d’inquiétude que les opérateurs ne manqueront pas de suivre, comme les heures travaillées et l’évolution des salaires. Les premières sont attendues en petite hausse, de 34,4 à 34,5, et les seconds en progrès de 0,3% en glissement mensuel (+2,4% sur un an). « L’emploi temporaire, un indicateur avancé, a enregistré son plus fort ralentissement depuis la crise », pointe par ailleurs le cabinet d’études Oddo Securities.
Et pour les analystes de CM-CIC Securities, « Le marché d’emploi reste central à toute décision de relèvement de ses taux directeurs par la Fed lors de la prochaine réunion de juin. Les données mensuelles de l’emploi pour le mois d’avril, qui seront publiées cet après-midi, conditionneront fortement la perception par la banque centrale de la capacité de l’économie américaine à générer plus d’inflation. Décevantes, elles pénaliseraient les taux souverains américains, déjà orientés à la baisse ces derniers jours, et porteraient l’euro au-delà de 1 euro = 1,15 sollar; soutenus, ils pourraient engager un chemin de remontée vers 1,12 dollar. »
ArcelorMittal en queue de peloton
Sur le front des valeurs, le sidérurgiste ArcelorMittal a vu son excédent brut d’exploitation (Ebitda) ressortir à 927 millions de dollars, soit un peu plus que les 919 millions attendus par le consensus Reuters (924,5 millions pour le consensus Bloomberg). L’objectif d’un Ebitda de 4,5 milliards sur l’année est confirmé. Mais le groupe a prévenu qu’une amélioration du marché de l’acier impliquait qu’il lui faudrait davantage de fonds de roulement. Il compte toujours dégager un cash-flow positif en fin d’année. L’action perd 4% à 4,5 euros.
Le laboratoire américain Medivation a de nouveau refusé l’offre de rachat de Sanofi (-0,15% à 71,04 euros) maintenue à 9,3 milliards de dollars (8,2 milliards d’euros). Le français se dit ouvert à un relèvement de son offre à condition que Medivation accepte d’engager des discussions.
Le secteur financier sera à surveiller alors qu’Intesa Sanpaolo, la première banque italienne, doit publier ses comptes du premier trimestre. Les banques italiennes ont cela de commun avec le pétrole que leur évolution a une incidence sur la Bourse de Paris, le Cac 40 étant fortement pondéré en valeurs financières (elles comptent pour 16% de l’indice). Les marchés vont également devoir digérer les conclusions du rapport de la Banque d’Italie sur l’état de santé du secteur bancaire du pays, fragilisé par 360 milliards d’euros de créances douteuses.
avec lesechos